Le Liban s’installe dans un long bras de fer La crise politique au Liban ne montrait aucun signe d’apaisement dimanche alors que l’opposition pro-syrienne était déterminée à poursuivre son mouvement de protestation pour faire chuter le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora. Des centaines de milliers de partisans du Hezbollah et de ses alliés ont passé une seconde nuit sous des tentes, installées sur des places, des parkings et dans les rues menant au siège du gouvernement où sont retranchés Siniora et plusieurs de ses ministres. «Nous ne les laissons pas dormir (les ministres), nous faisons du bruit pour les perturber. Nous avons assez d’énergie pour rester non pas un mois, mais un an ou deux», affirmait un étudiant. Samedi soir, des milliers de personnes rassemblées samedi soir sur une place avaient scandé «Beyrouth est libre, Siniora dehors». «Nous garantissons aux Libanais que le changement va arriver bientôt. Il y aura un gouvernement d’unité nationale», a déclaré un député du Hezbollah, Hussein Hadj Hassan, sur la chaîne de télévision du mouvement chiite. Dimanche, de très nombreux partisans du Mouvement patriotique libre du général chrétien Michel Aoun, allié des chiites du Hezbollah, ont assisté à une messe célébrée en la cathédrale maronite Saint-Georges de Beyrouth. Le Premier ministre a réaffirmé samedi qu’il ne cèderait pas à la pression de la rue. Il a reçu l’appui du ministre allemand des Affaires étrangères et de la secrétaire britannique au Foreign Office, en visite au Liban. De nombreux dirigeants européens et arabes l’ont également assuré de leur soutien. Les deux parties campent sur leurs positions Les services de Siniora ont précisé que le Premier ministre avait reçu un appel téléphonique de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice qui l’avait assuré de son soutien. «Risque de glissement vers la sédition», écrit le quotidien pro-gouvernemental Al Moustaqbal. Selon des sources politiques, les deux parties campent sur leurs positions et aucune ne semble disposée à faire un geste de conciliation. «Nous ne pensons pas que ce bras de fer va cesser rapidement», a déclaré une source. Le Hezbollah, soutenu par la Syrie et l’Iran, réclame la démission du gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora, pro-occidental et présenté comme un auxiliaire fantoche des Etats-Unis. Les dirigeants anti-syriens qui contrôlent le cabinet accusent le mouvement islamiste chiite et ses alliés de préparer un coup de force. Risque de conflit communautaire Bien que l’origine de la crise soit politique, de nombreux Libanais craignent qu’elle ne dégénère en affrontements entre les différentes communautés. Une forte tension règne entre sunnites et chiites et les chrétiens sont divisés. Le président égyptien Hosni Moubarak a déclaré qu’il craignait que la situation échappe à tout contrôle si les manifestations se poursuivaient. Six ministres d’opposition, dont cinq chiites, ont démissionné le mois dernier et le gouvernement a encore été affaibli par l’assassinat, le 21 novembre, du ministre chrétien anti-syrien, Pierre Gemayel.
Posté Le : 04/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com