Algérie

Tentative de déstabilisation '



La reprise des activités au port d' Annaba a été matérialisée, ces trois derniers jours par le départ et/ou l'entrée de navires qui étaient en rade dans l'attente de leur remorquage pour rejoindre ou quitter les quais du port d'Annaba. Cela implique que la crise qui y a sévi durant quarante-huit heures, et provoquée par une soixantaine d'inscrits maritimes a enfin vu le bout du tunnel.En contrepartie, ceux-ci se sont satisfaits de l'engagement de l'employeur à répondre à leurs revendications socio-professionnelles. En ce qui concerne l'augmentation des salaires, le principal argument pour justifier ce débrayage, ils devront patienter jusqu'à la date de la révision de la convention de branches. Elle est élaborée après étude tous les trois ans par le groupe SERPORT et la Fédération Nationale des Travailleurs des Ports Algériens (FNTPA). Il semble que la réunion de travail présidée avant-hier, par les deux émissaires dépêchés lundi par la FNTPA aux côtés du Président Directeur Général de l'EPAN, le secrétaire général de l'union de wilaya, celui du conseil syndical de l'entreprise et la participation de deux représentants des grévistes, afin de clarifier la situation, en particulier pour ce qui ressort des engagements de l'employeur. Il faut dire que la veille déjà, sentant qu'ils étaient en très mauvaise posture avec l'ordonnance de l'illégalité de leur débrayage émise par le tribunal administratif d'Annaba, les grévistes avaient décidé de la reprise du travail. Il y a également le fait que de nombreux observateurs économiques avaient suivi heure par heure leur mouvement. Ces observateurs ont même souligné l'importance des ressources financières que draine l'activité du port pour les caisses de l'entreprise et de l'Etat. « Elles sont capables de redresser les finances de la trésorerie locale à travers la fiscalité douanière importante générée par le flux des opérations d'importation-exportation. Ce dernier créneau, qu'est l'exportation est le monopole de Fertial qui crée d'importantes ressources financières. Il faut dire que, même limité à 48 heures, ce débrayage a causé un important préjudice moral et financier à l'entreprise portuaire de Annaba, à la wilaya et au pays. Un préjudice moral du fait de l'immobilisation des navires au quai ou en rade. Ce qui déplaît aux armateurs, et ce même s'ils bénéficient de surestaries. Ce qui a amené les mêmes observateurs à s'interroger si ce débrayage d'une minorité d'agents de la capitainerie ne serait pas une tentative de déstabilisation. C'est que d'une part, le port d'Annaba desserte, pour plusieurs régions du pays. D'autre part, à l'exception de celle afférente à l'augmentation des salaires qui relève du ressort de la convention de branche, de ce fait, les revendications avancées sont loin de justifier un quelconque mouvement de protestation de cette envergure. C'est à dire que les initiateurs de l'action semblent avoir mis une autre corde à leur arc. Et pour cause, se sachant seuls compétents pour le remorquage des navires, ils ont choisi la paralysie totale de l'infrastructure portuaire sans même se référer à la réglementation en vigueur (leur conseil syndical UGTA). N'est-ce pas par le port de Annaba, le plus important à l'Est du pays où transitent tous les produits d'importations ' Y compris en ce qui concerne les équipements et la pièce détachée nécessaires au fonctionnement des machines du secteur industriel local ' Bien que classé dans une catégorie moins importante que celle d'Alger et d'Oran, le port d'Annaba, n'en est pas moins un facteur de développement important. Particulièrement en cette période de crise économique et financière. En décidant de lancer l'arrêt de travail, les initiateurs savaient déjà qu'ils atteindraient trois objectifs : paralyser totalement les activités du port et de ses 1.100 travailleurs majoritairement des dockers. Imposer au trésor public de payer des surestaries que les affréteurs devront payer au propriétaire du navire, pour cause de temps de chargement et/ou déchargement dépassant le temps prévu dans le contrat de voyage. Retarder à travers le débrayage, le chargement ou déchargement des équipements et produits destinés aux machines et outils de production en charge des navires en rade, à quai ou en partance.


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