Algérie

Tensions commerciales : France et Allemagne "main dans la main"



Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire et son homologue allemand, Peter Altmaier, ont assuré mercredi soir vouloir avancer "main dans la main" en pleine montée des tensions commerciales mondiales.
"L'Allemagne et la France ont toujours avancé main dans la main, sur la question du commerce mondial, je peux vous garantir qu'elles continueront d'avancer main dans la main dans les semaines et dans les mois qui viennent", a déclaré M. Le Maire lors d'un point presse organisé à son ministère à l'issue d'un entretien avec M. Altmaier.
"Nous sommes préoccupés par les décisions américaines en matière de commerce. Nous considérons que l'augmentation des tarifs décidée par l'administration américaine est à la fois injustifiée et injustifiable", avait déclaré en préambule M. Le Maire, estimant que "l'Union européenne a eu la bonne réponse: une réponse ferme, une réponse mesurée et une réponse unie".
"Quelles que soient les décisions que prendra le président américain dans les mois à venir, nous estimons, avec Peter Altmaier, que la réponse européenne doit rester une réponse unie et une réponse ferme. Personne ne divisera la France et l'Allemagne et personne ne divisera les nations européennes", a-t-il poursuivi.
S'il a reconnu "un certain nombre de difficultés à régler sur la question du commerce", comme "la question des surcapacités de l'acier et de l'aluminium", M. Le Maire s'est dit prêt, avec son homologue allemand, à travailler dessus avec (leurs) "amis américains", mais "pas le pistolet sur la tempe".
Pour illustrer concrètement la coopération franco-allemande dans le domaine économique, Bruno Le Maire et M. Altmaier ont supervisé la signature d'un accord entre la Banque publique d'investissement (BPI) et son équivalent allemand, la KFW, qui "va permettre la réalisation de co-investissements dans des fonds franco-allemands de capital-risque des deux côtés du Rhin.
"Ça veut dire la mobilisation de jusqu'à un milliard d'euros d'investissements publics et privés qui vont donner les moyens aux meilleurs acteurs nationaux du capital-risque de devenir européens au bénéfice des start-up en croissance dans tous les secteurs, le digital, les biotechnologies, les écotechnologies", a énuméré M. Le Maire.

Fonds européen de l'innovation
"Nous sommes inquiets, évidemment, parce que ce cercle vicieux d'actions et réactions par rapport à la Chine et les Etats-Unis nous montrent clairement le danger et les risques qui en découlent en ce qui concerne la croissance mondiale", a déclaré de son côté M. Altmaier.
"Notre but, c'est d'éviter si possible une guerre du commerce, parce qu'à la fin d'une telle guerre, il n'y aura pas de vainqueur, il y a seulement des victimes des deux côtés de l'Atlantique et au plan mondial", a conclu le ministre allemand de l'Economie et de l'Energie.
M. Le Maire a rappelé la volonté de la France de créer un fonds pour l'innovation industrielle de dix milliards d'euros qui sera financé par des cessions d'actifs dans Aéroports de Paris (ADP), la Française des Jeux et l'électricien Engie.
"Nous souhaitons que ce fonds soit le préalable à un fonds européen de l'innovation et sans doute que cela se fera d'abord avec l'Allemagne, pour financer des projets très concrets dans le domaines des nouvelles technologies", a déclaré M. Le Maire, appuyant la proposition faite par son homologue "d'un Airbus de l'intelligence artificielle".
"Nous nous sommes donné avec Peter jusqu'à la fin de l'année pour finaliser ce projet commun dans les grandes lignes et commencer à définir un calendrier", a conclu M. Le Maire.

Auditions sur les taxes le 19 juillet
Le département américain du Commerce a annoncé qu'il démarrerait la semaine prochaine les auditions dans le cadre de son investigation en vue d'imposer des taxes douanières dans le secteur automobile.
Au total, "45 personnes, représentant des entreprises nationales et internationales, des groupes industriels, des syndicats ainsi que des pays étrangers" seront entendues, a-t-il précisé dans un communiqué.
Des responsables du département de la Défense y participeront également, a-t-il ajouté.
"Ces auditions doivent permettre de présenter des informations et des conseils utiles pour l'enquête sur les effets des importations d'automobiles et des pièces détachées sur la sécurité nationale", indique également le département du Commerce.
Ce dernier indique en outre que plus de 2.300 commentaires écrits lui ont déjà été soumis et seront également soumis à examen.
Sur la base de ces commentaires et de ces auditions, le département du Commerce doit établir un rapport et des recommandations à la Maison Blanche sur la nécessité ou non d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations automobiles et les pièces détachées.
La Maison Blanche avait annoncé fin mai son intention d'imposer des tarifs douaniers pour défendre le secteur automobile américain. L'administration Trump mène depuis plusieurs mois une politique commerciale particulièrement protectionniste.
Elle a déjà imposé des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium, également au nom de la protection de la défense nationale. La Chine, l'Union européenne, le Canada et le Mexique ont notamment riposté en imposant des taxes en retour sur des biens américains.
Donald Trump a en outre décidé d'imposer des taxes de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises et de 10% sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires.
Le président américain martèle que les échanges avec ses partenaires commerciaux sont inéquitables et ne cesse de dénoncer des pratiques qu'il juge "déloyales".


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