Algérie

Tensions autour de résultats non proclamés



À peine le premier tour de la présidentielle passé que la querelle est grande ouverte en Guinée autour des résultats pourtant non proclamés, laissant craindre l'escalade redoutée avant cette élection à hauts risques.Après un vote qui semble avoir mobilisé les Guinéens et s'être déroulé dans le calme, les esprits se sont échauffés sur la question de la publication des résultats par l'opposition, sans attendre leur proclamation officielle par la commission électorale (Céni). Près de 5,5 millions de Guinéens étaient appelés dimanche à choisir parmi 12 candidats le prochain président de ce pays pauvre malgré ses immenses ressources naturelles.
Sauf énorme surprise, la compétition se jouera entre le sortant Alpha Condé, qui brigue à 82 ans un troisième mandat consécutif malgré des mois de contestation meurtrière, et son adversaire de longue date, Cellou Dalein Diallo, 68 ans. Cette élection, la première d'une série de cinq présidentielles en Afrique de l'Ouest avant fin 2020, s'est déroulée dans un climat de tension qui fait redouter des troubles autour de l'annonce des résultats, dans un pays accoutumé aux confrontations politiques sanglantes.
L'importance des appartenances ethniques ajoute à la volatilité de la situation. Le camp de Cellou Dalein Diallo, qui se déclare inquiet de tricheries, a affirmé qu'il publierait des résultats compilés par ses soins avec les données remontées de tout le pays, sans s'en remettre à la commission électorale ou, ultérieurement, à la Cour constitutionnelle, qu'elle juge inféodées.
De fait, dans la nuit, des résultats partiels ont été publiés sur des sites d'information. Des manifestations apparemment spontanées ont été rapportées dans certains quartiers de la capitale Conakry favorables à M. Diallo pour célébrer ce qui serait sa victoire. Le pouvoir ne cache pas son inquiétude devant les publications anticipées.
Le ministère de la Sécurité a martelé qu'elles étaient interdites. L'affrontement a été évité de justesse" lors des rassemblements de la nuit, a-t-il indiqué. Le parti de M. Diallo, l'Union des forces démocratiques, dit craindre de se faire "voler" la victoire, comme cela fut le cas selon lui en 2010 et 2015, déjà contre M. Condé.

R. I./Agences


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