Algérie

Tension sur les résidences universitaires



Des grèves aux relents politiques Depuis ses premiers jours, la rentrée universitaire 2004-2005 à Constantine a été marquée par des événements qui semblent s?accélérer au fil des semaines à une cadence infernale. Malgré les déclarations quelque peu rassurantes des responsables des services de la scolarité de l?université Mentouri et l?optimisme affiché par la délégation régionale de l?est de l?Office national des ?uvres universitaires (ONOU), les signes d?une crise multidimensionnelle ne cessaient de s?amplifier pour générer une série de conflits difficiles à contenir. Pour rappel, tout a commencé par la fameuse affaire des étudiantes de 1re année sciences islamiques que la délégation de l?ONOU a décidé d?héberger à la cité universitaire de la nouvelle ville Ali Mendjeli pour des raisons jugées pratiques, alors que les étudiantes concernées réclamaient d?être logées à la cité Nahas Nabil, à proximité de l?université islamique Emir Abdelkader. Le retard accusé dans la réception et l?aménagement des 140 logements sociaux de la nouvelle ville Ali Mendjeli destinés à recevoir 1400 étudiants de 1re année a fini par ajouter de l?huile au feu. Les mouvements de protestation reflétant un état de pourrissement latent se suivent et montent en amplitude. Cependant, il faudra remarquer que derrière ces vagues de colère organisées se distinguent deux organisations d?étudiants qui brilleront par une lutte acharnée pour la paternité des revendications des étudiants. La première, l?Union générale estudiantine libre (UGEL) mènera d?abord le bal par la tenue, les 20 et 21 octobre dernier, d?une grève à l?Institut des sciences économiques par lequel les étudiants ont exprimé leur refus d?être déplacés vers le campus de la nouvelle ville en raison des conditions d?études qu?ils considèrent inacceptables. Un mouvement qui sera suivi dès le 25 du même mois de l?évacuation de la nouvelle résidence des filles à la nouvelle ville Ali Mendjeli pour cause d?insécurité, de désorganisation et de manque des moyens de transport. Alors que la deuxième, l?Union nationale des étudiants algériens (UNEA) a mené des mouvements de protestation en solidarité avec les étudiants toujours privés de transport. Le point d?orgue a été la journée de grève générale décidée pour mercredi dernier et pour laquelle l?UGEL a appelé les étudiants de la Faculté centrale, le campus de Chaâb Erssas et le campus Tidjani Haddam à prendre part. Les motifs évoqués dans un communiqué portant le n°3 (comme dans un véritable état de guerre) s?étalent principalement sur les conditions de vie de 1400 étudiants et 100 étudiantes restés toujours sans abri. Le responsable de la section de l?UGEL à l?université Mentouri parle de la tentative d?imposer à des étudiants de s?inscrire dans le système LMD (licence-mastère-doctorat). « Nous avons reçu une pétition signée par 85 étudiants de la filière de gestion des techniques urbaines ainsi que des plaintes d?étudiants en chimie industrielle et informatique », nous dira-t-il. Si un premier constat révèle un état de paralysie quasi total à l?université Mentouri durant la journée de mercredi dernier, l?effet de la grève a été malgré tout différemment évalué par les parties concernées. Du côté de l?UGEL, on parle d?un taux d?adhésion de 98% sur l?ensemble des 35 000 étudiants de la Faculté centrale, alors que le bureau de l?UNEA avance dans un contre-communiqué que le choix de la journée du mercredi a poussé déjà un nombre important d?étudiants à rentrer chez eux la veille même. Ce dernier rajoute que le mouvement de grève n?avait pas vraiment ses raisons d?être puisque bon nombre de problèmes sont en cours de règlement notamment l?hébergement des 1400 étudiants, le cas des étudiants concernés par le LMD, le renforcement de la sécurité au sein des résidences universitaires, la mise à disposition des moyens de transport ainsi que l?aménagement et l?équipement de la résidence pour filles de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Si en conclusion le message semble être bien reçu par l?administration universitaire et les services chargés de l?hébergement, il n?en demeure pas moins que l?université de Constantine couve toujours des conflits dont les tenants et aboutissants sont d?une toute autre nature.


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