A Oran, ainsi que dans plusieurs wilayas de l'Ouest, et pour la seconde
fois, en moins d'un mois, la tension sur les carburants est réapparue, depuis
dimanche dernier.
Néanmoins, si plusieurs stations-service n'étaient pas à sec, il n'en
demeure pas moins que des chaînes interminables ont été constatées en raison de
la forte demande. Selon le représentant de la fédération des gérants libres des
stations-service, affiliée à l'UGCAA, la «direction
régionale de Naftal favorise ses stations, appelées
les stations à gérance directe, en les approvisionnant quotidiennement, alors
que la majorité demeure dans l'attente et plusieurs commandes formulées n'ont
pas été satisfaites. Selon lui, cette nouvelle tension s'explique par le fait
que la répartition ne se fait plus équitablement, en ce sens que les
approvisionnements qui se faisaient, auparavant, à raison de 3 fois par semaine,
ne se font qu'une seule fois. A cela s'ajoute la non satisfaction de la demande
telle que formulée par le client et à titre d'exemple, pour un bon de commande
de 10.000 litres,
seuls 6.000 sont livrés. Du coup, la demande a explosé, et ce pour deux raisons.
D'une part, les automobilistes demandent le plein, sachant que certains
reviennent aussitôt après avoir rempli des jerricans, chez eux, pour parer à
toute éventualité et, de l'autre, la venue à Oran de dizaines, voire de
centaines d'automobilistes d'autres wilayas limitrophes. Pour notre
interlocuteur, la responsabilité de cette situation revient à Naftal qui n'arrive plus à gérer la situation. Contacté, le
chargé de communication auprès de la direction générale de Naftal
a précisé qu'il ne serait disponible à nous donner des explications
qu'aujourd'hui mardi. Sans commentaires.
D'autre part, on apprend du représentant des pompistes qu'une rencontre
des gérants de stations-service était prévue durant l'après-midi d'hier, afin
de définir une position commune ainsi que des démarches à entreprendre.
Comme la dernière fois, plusieurs wilayas de l'Ouest ont vécu la même
pénurie, notamment à Tlemcen. A Sidi Saïd, Mansourah, Riat
El Hammar, Bel Air, Imama, Koudia, Abou Tachfine, Chetouane…, c'est le même spectacle qui s'offre depuis déjà
un mois à l'usager de la route, en «sursis». Des files interminables de
véhicules attendent désespérément l'hypothétique camion de Naftal
pour s'approvisionner en carburant. Les stations d'essence sont à sec. En guise
d'avis, des barrières stoppentt l'accès aux pompes et
les pistolets des distributeurs pendent en signe de «détresse». Abstraction
faite de la voracité boulimique des «halaba», cette
crise énergétique serait due à des problèmes techniques à la raffinerie d'Adrar
qui alimente, en partie, la wilaya de Tlemcen en carburant (essence) laquelle
la soutient en matière de gasoil, selon une source de Naftal.
Ladite infrastructure pétrolière dont le coût s'élève à 167 millions de dollars
développe une capacité de production de 600.000 tonnes/an, soit 12.500 barils/jour…
On avance encore des causes d'ordre météorologique (alors que le temps s'est
rétabli). A noter qu'aucun débrayage des distributeurs (transporteurs) privés
pour cause de revendications socio-professionnelles, n'est
signalé, donc exclu de cette rupture en approvisionnement des stations-service.
Certains automobilistes passent la nuit devant la station d'essence ou
«abandonnent» carrément le véhicule à la belle étoile, une manière de réserver
la précieuse place. Quand un camion-citerne (27 m3) pointe, c'est le
branle-bas de combat. Le portable entre en action. Les protagonistes en jeu : le
pompiste, l'automobiliste présent et le chauffeur en vadrouille. Tout le monde
est à l'affût. L'attente peut durer jusqu'à 7 heures. Un «avantage» : on vous
concède le plein, le rationnement n'est pas de mise. Les chauffeurs de taxi et
les conductrices bénéficient de «coupe file». Une aubaine pour ceux qui ont la
chance de dégotter à cet effet, une doublure féminine. Il faut savoir que cette
crise qualifiée de «transitoire» (qui dure) s'est répercutée notamment sur les
transports publics (bus, taxis) qui se font désirer autant que les «clans».
En mal de «jus», certains n'hésitent pas à aller sous d'autres cieux, plus
cléments, pour s'approvisionner, en l'occurrence dans les wilayas limitrophes
comme Aïn Témouchent, d'autant
que l'autoroute Est-Ouest est là pour «ménager» le
réservoir de carburant en réduisant les distances. A noter que seul le «sirghaz» est disponible à priori dans les stations
spécialisées (zone industrielle, Koudia, Remchi…).
Même constat à Mostaganem et Sidi Bel-Abbès, où
seules quelques stations étaient ouvertes avec des chaînes débordantes, alors
que la majorité étaient désertes. A Sidi Bel-Abbès, on
précise même que les approvisionnements ont été rationnés à 7.000 litres par jour
alors qu'en temps normal la livraison était plus importante.
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Posté Le : 10/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : S C & Allal Bekkaï
Source : www.lequotidien-oran.com