Algérie

Tension sur le traitement: Les hémophiles entre inquiétudes et assurances


Tout en reconnaissant que l'Algérie a franchi de grands pas dans la prise en charge des hémophiles, la présidente de l'Association nationale des hémophiles, Mme Latifa Lamhène, affirme que la disponibilité régulière des traitements pour cette maladie demeure une question cruciale.Dans une déclaration faite au ‘Le Quotidien d'Oran', Mme Lamhène, a affirmé que les hémophiles n'ont jamais connu une si forte tension en matière de disponibilité du traitement destiné aux patients à titre préventif, en l'occurrence la Prophylaxie. Elle précise que ce traitement connaît de fortes tensions depuis 2022 à nos jours, alors qu'il était disponible de façon régulière depuis pratiquement 2009. Notre interlocutrice précise que la Prophylaxie a été préconisée en 2018 par le ministère de la Santé comme étant «un droit pour tout enfant algérien atteint d'hémophilie», et ce, conséquemment au mémorandum d'entente liant ce département à la Fédération mondiale de l'hémophilie.
Aujourd'hui, regrette Mme Lamhène, la prophylaxie qui sert à traiter et prévenir les saignements chez les malades atteints d'hémophilie est sous tension et souvent indisponible dans les hôpitaux lorsqu'il s'agit de l'administrer à titre préventif. Il y a seulement, le stock d'urgence dans les hôpitaux, où le traitement en question est administré en cas de saignements. Alors que les recommandations internationales pour la prise en charge adéquate de l'hémophilie, exigent la prise de la «prophylaxie» à titre préventif pour éviter aux patients les désagréments des saignements et de ses complications.
Mme Lamhéne a affirmé que son association a saisi toutes les instances concernées pour résoudre ce problème rapidement. «Nous avons saisi le ministère de la Santé et celui de l'Industrie pharmaceutique ainsi que le Médiateur de la République», a-t-elle indiqué.
En réponse aux doléances de l'association et surtout des patients, la directrice des Programmes de soins, de l'Ethique et de la Déontologie médicale au ministère de la Santé, Dr Laila Benbernou, s'est montrée rassurante, avant-hier.
Elle a affirmé que la question de la régularité sera examinée prochainement par le ministère de la Santé afin de remédier aux perturbations enregistrées.
Intervenant lors d'une soirée de sensibilisation à l'hémophilie, organisée par le Laboratoire ‘Roche Algérie', en partenariat avec le ministère de la Santé, Dr Benbernou , a affirmé, selon un compte-rendu de l'APS, que le ministère de la Santé s'est montré sensible pour résoudre cette problématique.
Et de préciser «nous avons présenté récemment au ministre de la Santé la problématique de la rupture du traitement des hémophiles. Il s'est montré très sensible et nous a assurés que cette question sera examinée après le mois du Ramadhan».
En expliquant que cette situation est due à nombre de facteurs «indépendants de l'Algérie», à savoir notamment la disponibilité de ce médicament sur le marché international. Ceci, précise-t-elle, en sus de la non-conformité de certains laboratoires étrangers aux conditions et critères du marché algérien, ainsi que des «difficultés à l'achat de certains médicaments» que rencontre la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). En faisant observer que «ce n'est pas au ministère de la Santé d'engager toutes les procédures commerciales». La présidente de l'Association a affirmé que chaque année, il y a de nouveaux cas d'hémophilie, dont le nombre aujourd'hui, est de 3.600 en Algérie. Mme Lamhéne a mis en garde contre les circoncisions collectives assurées par certaines associations sans que les enfants concernés ne subissent d'analyses médicales. Elle a mis l'accent sur la nécessité d'établir un bilan préparatoire car, dit-elle, la circoncision mal préparée et mal faite, peut entraîner des conséquences dramatiques pour le malade.
L'hémophilie est un trouble hémorragique grave héréditaire qui se traduit par l'incapacité du sang à coaguler correctement, entraînant dans les cas graves un saignement incontrôlé, qui est soit spontané, soit lié à un traumatisme mineur.
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