Algérie

Tension sur le lait en sachet Mouzaïa (Blida)



Tension sur le lait en sachet Mouzaïa (Blida)
Chez certains commerçants, le lait n'est distribué qu'un jour sur deux, voire un jour sur trois.Depuis plusieurs mois déjà, d'interminables chaînes se forment dès les premières heures de la matinée devant les locaux des vendeurs de produits laitiers. Femmes, hommes et enfants, tous guettent l'arrivée du camion frigorifique, chargé de la distribution de lait, afin de pouvoir se procurer le fameux sachet du précieux liquide. Un produit sous haute tension et qui se fait de plus en plus rare depuis le début de la saison estivale. Chez certains commerçants, le lait n'est distribué qu'un jour sur deux, voire même trois. «Se procurer un sachet de lait pasteurisé est devenu un véritable parcours du combattant et une performance de haute facture ces derniers temps», atteste un père de famille qui affirme n'avoir besoin que de deux litres par jour pour répondre aux besoins de sa famille. «Seulement, il faut d'abord se lever tôt, faire la queue et attendre plusieurs minutes sous un soleil de plomb avant que mon tour n'arrive pour acheter mon lait, lorsque le quota réservé au revendeur n'est pas encore épuisé», explique avec beaucoup d'amertume notre interlocuteur.
Il faut dire que l'indisponibilité du lait en sachet se fait cruellement sentir dans la commune de Mouzaïa et la moindre quantité qui arrive dans les bacs des commerçants est épuisée en un temps record. «Depuis 2007, la quantité réservée à notre commune est la même, à savoir huit mille sachets /jour», explique un commerçant. Une quantité largement insuffisante lorsqu'on sait déjà que le nombre d'habitants est de plus de 50 000 âmes. Nonobstant le fait que des agglomérations limitophes comme Aïn Romana, Bordj Emir Khaled, N'haoua, ainsi que la grande cité Kaddour Benaïchouba ne sont pas approvisionnées en lait en sachet. «Des revendeurs achètent des quantités de lait en sachet auprès des commerçants de la ville de Mouzaïa, 20 bacs de 10 sachets en moyenne pour chaque localité, afin de le revendre à 30 DA, au lieu de 25 DA», souligne un commerçant, d'où l'insuffisance et la tension constatées par les citoyens. Un déficit de 3000 litres est enregistré, souligne notre interlocuteur, d'où la nécessité, selon lui, d'augmenter la quantité afin de subvenir aux besoins de la population. Le comportement du citoyen n'est pas non plus étranger à cette situation. «Lorsque le lait en sachet commençait à se faire rare, le citoyen a pris la fâcheuse habitude de stocker chez lui des quantités de sachets de lait», atteste un commerçant.
Et de poursuivre : «Certains consommateurs achètent jusqu'à 20 sachets de lait, appréhendant une éventuelle rupture du produit ou une défaillance dans le circuit de distribution.» D'autres clients sont également responsables de la tension sur le lait en sachet, ce sont les fabricants de glaces ou les gérants de café qui s'approvisionnent, eux aussi, chez les détaillants de produits laitiers. Un deuxième distributeur, voire plus, est largement souhaité, puisque le seul livreur, utilisant trois camions frigorifiques journellement, s'approvisionne au niveau de la laiterie de Beni Tamou. Il existe d'autres laiteries dans la région-centre (Baba Ali, Birkhadem, Ahmer El Aïn et La Chiffa) qui n'attendent que de potentiels livreurs se présentent pour pouvoir alimenter en quantités suffisantes le marché. Les marchands de lait en sachet, dans leur grande majorité, ne cessent depuis fort longtemps d'attirer l'attention des services concernés afin de mettre un peu d'ordre dans ce secteur. Certains d'entre eux, face à la désorganisation dans la distribution et le déficit en quantités mises sur le marché, menacent de mettre la clé sous le paillasson.
Ajouter à cela la marge bénéficiaire que les commerçants jugent insignifiante par rapport aux charges (électricité, loyer, personnel) qu'ils disent supporter. «Le lait en sachet que nous vendons à 25 DA nous est cédé à 24,10 DA», révèle un commerçant, et de nous demander de faire notre compte, sachant que le sachet d'emballage coûte 1 DA l'unité.


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