Depuis plusieurs jours, la distribution de l'huile de table connaît de sérieuses perturbations à Oran, où les consommateurs n'arrivent pas à mettre la main sur le produit. "Nous sommes face à un double problème : la suppression des subventions de l'Etat sur les produits de première nécessité et la frénésie acheteuse qui s'empare des consommateurs dès la moindre rumeur", croit savoir Sofiane, grossiste en agroalimentaire, établi dans le quartier de Gambetta. Le commerçant, qui ne disposait pas, dimanche, d'huile de table, avoue ne pas comprendre les causes de la pénurie, alors même que les pouvoirs publics avaient assuré la disponibilité de l'huile en quantité suffisante. "En vingt jours, nous avons réceptionné une seule commande de 168 bidons de 5 litres, qui sont partis presque immédiatement.Ces derniers temps, nous ne vendons qu'à nos fidèles clients et connaissances", explique encore Sofiane, pour qui la lumière doit être faite sur ces pénuries "certainement provoquées". En fait, le grossiste applaudit la décision du ministre du Commerce d'interdire la vente à des mineurs, manipulés par les spéculateurs. "C'est un phénomène qui s'est beaucoup développé. Des spéculateurs utilisent des enfants pour acheter en quantité des bidons d'huile qu'ils revendent au noir, créant ainsi une tension sur le produit".
Dans plusieurs quartiers d'Oran, les consommateurs ne parvenaient pas, hier, à trouver de l'huile de table, mais aussi du lait, qui s'est brutalement raréfié, ces deux derniers jours. "Je ne sais pas pourquoi la distribution du lait s'est interrompue de la sorte", s'est plaint un épicier incapable de satisfaire les besoins de sa clientèle, y compris en lait Candia ? auquel les ménages ont souvent recours pour remplacer le lait en sachet ? qui a également disparu des rayons. "Nous vivons des jours très difficiles en raison de la suppression des subventions, mais nous ne comprenons toujours pas les causes réelles de ces pénuries", dénonce encore l'épicier.
Pour lui comme pour beaucoup de commerçants, la main des spéculateurs n'est pas très loin et les autorités compétentes, à leur tête le ministère du Commerce, doivent agir vite pour mettre fin à cette crise. Rappelons que d'après les dernières données, la capacité de distribution nationale d'huile de table a été portée à plus de 2 000 tonnes/jour pour une demande estimée à 1 600 tonnes/j. "Pourquoi alors, cette pénurie", s'interroge-t-on à Oran.
S. Ould Ali
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Posté Le : 10/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samir OULD ALI
Source : www.liberte-algerie.com