Avec le Ramadhan, la consommation de lait augmente de manière
substantielle. Et la tension sur le marché de lait en sachet est de retour. Plusieurs
quartiers de la wilaya d'Oran sont touchés, notamment dans les communes de la
périphérie, où les citoyens doivent se lever de bonne heure pour
s'approvisionner en lait. Souvent, chaque client achète au moins quatre ou cinq
sachets, ce qui fait que les retardataires ne trouveront rien chez l'épicier du
coin. Les clients n'ont de choix que se rabattre sur le lait en poudre ou le
lait conditionné dans des packs, qui coûtent plus cher.
Biens que les responsables de l'Office national interprofessionnel du
lait aient écarté toute éventualité de nouvelles perturbations, une nouvelle
tension sur le produit est perceptible. Il y a quelques jours, un responsable
de l'Office national interprofessionnel a déclaré, sur les ondes de la radio
locale, que des dispositifs ont été pris afin d'approvisionner de la manière la
plus régulière le marché et faire face aux perturbations. Les pouvoirs publics
ont pris, dernièrement, la décision d'augmenter de 15% les quotas de poudre de
lait des transformateurs pendant le ramadhan.
Cependant, cette augmentation ne semble pas satisfaire les producteurs, qui
estiment que le quota reste inférieur aux besoins réels de la population. De
leur côté, certains commerçants profitent de la situation de crise pour
augmenter le prix du lait en sachet à 30 dinars, selon des citoyens. Ces
derniers parlent non seulement de perturbation mais aussi de la «qualité» du
lait en sachet. Les services concernés estiment qu'il n'y a pas de pénurie du
lait pasteurisé en sachet. « Il y a peut-être un dysfonctionnement dans la
distribution et dans la fabrication». La situation actuelle serait due au
stockage du produit à la fois par les consommateurs et les commerçants.
L'Algérie importe annuellement de grandes quantités de poudre de lait, pour
un montant avoisinant les 3 milliards de dollars, que l'Onil
distribue depuis la crise alimentaire mondiale de 2008 à travers le système de
quotas, ce qui fait que la tension sur le marché du lait en sachet est devenue
récurrente. Selon des propriétaires de laiteries privées, l'Onil,
chargé de l'importation de la poudre et sa ventilation aux producteurs, ne les
alimente pas suffisamment en poudre. Une situation qui les oblige à diminuer la
production avec des conséquences sur l'approvisionnement du marché.
D'autres sources affirment par ailleurs que cette situation est due
également à l'utilisation de la poudre de lait distribuée par l'ONIL dans la production d'autres produits laitiers au lieu
de la fabrication du lait. La poudre de lait soutenue par l'Etat est utilisée
par certains transformateurs dans la fabrication de petit-lait, de yaourt et
d'autres produits laitiers, ce qui est contraire à la réglementation qui
stipule que cette poudre doit être utilisée exclusivement dans la production de
lait en sachet et qui doit être vendu à 25 dinars.
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Posté Le : 03/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com