Tension persistante en Arabie Saoudite

Selon un porte-parole de la police dans la région orientale du royaume, cité par l’agence de presse officielle SPA, «une patrouille de police a été visée par des tirs, samedi, alors qu’elle circulait dans la province de Qatif». «Un policier a été blessé et hospitalisé», a ajouté le communiqué. Des affrontements avaient opposé dans la nuit de jeudi à vendredi des policiers à des manifestants chiites à Awamiya, une localité à la pointe de la contestation dans la province de Qatif, faisant un mort, selon une source officielle et des témoins. D’après le ministère de l’Intérieur, «une patrouille des forces de sécurité a été visée par un cocktail Molotov à Awamiya et ses membres ont ensuite été la cible de tirs auxquels ils ont riposté». Des activistes ont affirmé que les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des manifestants après des jets de pierres sur des voitures de la police. Ces manifestations sont intervenues alors que les chiites commémoraient le deuil de l’Arbaïn, l’une des principales célébrations de l’islam chiite. Selon des témoins, des manifestations antigouvernementales se sont à nouveau produites samedi soir à Awamiya, et la police a tiré en l’air sans faire de victime.
Dans des propos sur Twitter, l’un des dignitaires religieux chiites de Awamiya, cheikh Fayçal Al Awami, a estimé qu’«il était «temps pour le gouvernement d’entamer un dialogue véritable avec les chiites de la province orientale pour mettre fin à la discrimination confessionnelle». La région orientale de l’Arabie Saoudite, riche en pétrole et où se concentre l’essentiel des deux millions de chiites saoudiens, est secouée par des troubles sporadiques depuis mars 2011.
Les troubles ont pris une tournure violente à l’automne, avec des affrontements début octobre entre policiers et manifestants qui ont fait 14 blessés à Awamiya, puis des violences dans lesquelles quatre personnes ont trouvé la mort dans la région, en novembre. Les chiites se disent discriminés et demandent l’égalité dans l’emploi et les prestations sociales avec les sunnites, majoritaires dans le royaume.