Algérie

Tension extrême au Liban



L?insécurité nourrie par le blocage politique Rien n?indique que le déblocage politique intervienne, alors que la guerre des mots et l?insécurité font craindre le pire. Beyrouth : De notre envoyé spécial Beyrouth. 13o. Pluie et vent sur la capitale où ce n?est pas que le temps qui se gâte. Dès la tombée de la nuit, la Babylone des plaisirs, la capitale la plus noceuse du Moyen-Orient devient si déserte que l?ambiance s?alourdit. Les restaurants sont quasi-vides et les rues de Hamra à Beyrouth-Ouest ou de Gouraud à l?Est chrétien sont désertés par les Beyrouthis. Ces quartiers ont été secoués avant-hier soir par deux déflagrations, des « bombes sonores » ont été balancées ? sans faire de dégâts ? à une demi-heure d?intervalle au niveau du pont Barbir puis à Galerie Samâan, le lieu-même des affrontements meurtriers de dimanche soir, qui ont fait huit morts. Ces affrontements, présentés comme des manifestations, ont dégénéré suite à l?intervention de francs-tireurs ou, selon une autre version, des tirs de l?armée, ont exacerbé la tension politique libanaise. Une tension déjà accentuée par l?échec d?un compromis pour élire un président et pour se mettre d?accord ensuite sur la formation d?un gouvernement. Une fracture que n?arrive pas à colmater la Ligue arabe dont le secrétaire général Amr Moussa a annoncé une visite à Beyrouth la semaine prochaine. Le chef de l?armée, le général Michel Sleiman, candidat d?un fragile consensus entre majorité et opposition, a rencontré le président du Parlement Nabih Berri, également chef du Amal chiite et dont un responsable local a été tué dimanche soir lors des manifestations, pour lui assurer qu?une enquête sera diligentée sur les circonstances des événements. Selon une source du Hezbollah contactée par El Watan, M. Sleiman aurait rencontré Hassan Nasrallah. « Nous faisons tout pour contenir la situation et éviter l?escalade », a indiqué la même source. Le Hezbollah a exigé une enquête rapide dont les résultats devraient être rendus publics par respect aux « martyrs » tombés la nuit de dimanche à Chiyah, dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion chiite. De son côté, le chef des Forces libanaises (chrétien) Samir Gaegae, a déclaré à la presse que les événements de dimanche ciblaient l?armée et la candidature même de Michel Sleiman. Hier, la chaîne libanaise NBN et le quotidien Al Akhbar (proche de l?opposition) ont révélé que les forces de sécurité auraient arrêté un membre des Forces libanaises, un douanier, Richard. A., en possession d?un fusil d?assaut muni d?une lunette de visée avec un chargeur quasi-vide. Lors des affrontements de dimanche soir, des témoins avaient indiqué que des snipers avaient pris pour cible les manifestants à partir des toits des immeubles du quartier chrétien de Aïn Rémaneh. Mais aucune confirmation officielle n?est intervenue jusqu?à hier soir. D?autres personnes ont été arrêtées dans les environs immédiats des affrontements. Il s?agit principalement de personnes à la présence suspecte ou de porteurs d?armes sans permis. Au Liban, la circulation des armes est presque normale et le commerce d?armes florissant s?étend dans presque toutes les régions du pays. « Les prix des armes ont triplé en deux ans. A présent, la kalachnikov coûte 175 dollars », indique un journaliste qui a enquêté sur ce trafic. Lundi, certains ressortissants étrangers ont été avertis par leurs ambassades pour être vigilants et éviter les déplacements de nuit.


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