En cette rentrée sociale, il est fort à craindre que le marché de gros des fruits et légumes de Constantine (Magrofel), qui approvisionne la capitale de l'Est et une bonne partie de la région du Constantinois, soit déstabilisé par les retombées d'un bras de fer engagé entre le syndicat UGTA et la direction de ce marché.
En effet, la semaine dernière le ton est monté d'un cran entre les deux partenaires sociaux à cause du refus opposé par la direction à la demande de réintégration de la secrétaire de la section syndicale de Magrofel, qui lui a été adressée par le président de l'APC. Pour rappel, cette syndicaliste a été suspendue en date du 1er avril 2O12 et est passée devant la commission de discipline sous le motif «d'incitation des travailleurs au désordre, insubordinations et insultes envers ses supérieurs hiérarchiques», et a été finalement suspendue de ses fonctions de secrétaire administrative. Mais en refusant catégoriquement sa réintégration, la direction de Magrofel a provoqué la colère de la tutelle syndicale en l'occurrence l'union territoriale ouest de l'UGTA (UTO), qui juge que la sanction est arbitraire et vise la syndicaliste et non l'agent administratif. La tutelle syndicale a donc adressé, en ce sens, jeudi 3O août dernier, une requête au wali de Constantine, dont nous détenons une copie, lui demandant sous le sceau de l'urgence, d'user de son autorité pour régler ce problème qui envenime les relations entre les deux partenaires sociaux et fait peser sur cet organisme des menaces de perturbations, voire de paralysie. Dans son rapport au wali, l'UTO s'en prend directement au président du conseil d'administration de Magrofel en lui déniant le droit de sanctionner la syndicaliste. Aussi, le secrétaire général de la tutelle syndicale, M. Arafa Abdelouahab, est convaincu que «cette sanction n'est pas réglementaire et a été prononcée pour sanctionner l'activité syndicale sans concessions menée par la secrétaire au bénéfice des travailleurs de l'unité». «En sa qualité de secrétaire administrative, l'intéressée a un dossier disciplinaire très chargé et a fait l'objet de plusieurs mises en demeure lui enjoignant de cesser d'inciter les travailleurs à l'anarchie et au désordre, d'autant plus qu'elle ne rate aucune occasion pour proférer des menaces graves contre les membres de la direction, y compris contre ma propre personne, en les défiant effrontément», a rétorqué M. Laib Hafid, président du conseil d'administration de Magrofel que nous avons interrogé hier. Ce dernier a estimé ainsi que la sanction prise contre cette secrétaire par la commission de discipline est tout à fait réglementaire et sa régularité a été confirmée par l'inspecteur du Travail lui-même. Donc, selon M. Laib, il n'est pas question que l'intéressée soit réintégrée, même si le président de l'APC l'a demandé du fait que ce dernier n'est pas fondé à intervenir en la matière, ajoutant que cette secrétaire a été d'ailleurs dénoncée par les travailleurs de l'unité qui ont élu un autre élément pour le poste de secrétaire général de la section syndicale. «Le wali est bien au courant de ce dossier et des dépassements verbaux dont j'ai fait l'objet de la part de certains responsables de l'union territoriale ouest dans cette affaire».
Les positions restant tranchées ne préfigurent aucun signe d'apaisement. Au contraire, selon de nombreux travailleurs et commerçants de Magrofel, cette affaire risque de conduire à un affrontent qui leur sera préjudiciable à tous, commerçants et travailleurs de Magrofel sans oublier les consommateurs, car les responsables de la tutelle syndicale n'ont pas caché leur intention de faire aboutir leur revendication, quitte à paralyser le marché en organisant des sit-in, des marches et la grève comme dernier recours.
Posté Le : 02/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com