Le torchon brûle
entre le syndicat et le directeur du marché de gros de fruits et légumes
(Magrofel) situé dans la zone industrielle. Motif : la décision de suspension
de fonction prise le 1er avril courant à l'encontre de la secrétaire de
direction qui occupe en même temps la fonction de secrétaire générale de la
section syndicale, et ce «pour fautes professionnelles répétées et graves »,
comme il est indiqué dans le document qui lui a été remis hier et dont nous
détenons une copie.
Ce qui a mis
également en colère les instances syndicales UGTA de la wilaya est que la
décision de suspension a été cosignée par le président du conseil
d'administration de Magrofel sous tutelle de la commune de Constantine.
Et comme il
fallait s'y attendre, l'intéressée s'est plainte à sa hiérarchie syndicale, en
l'occurrence l'Union territoriale (UT) Ouest, dont les responsables se sont
montrés «indignés devant cet acte administratif qui n'honore nullement ses
auteurs», nous a déclaré hier le secrétaire chargé des conflits sociaux à l'UT,
M. Bilami. Se présentant, hier, à notre bureau, ce dernier a qualifié «la
décision de suspension de la secrétaire générale de la section syndicale de
Magrofel, d'acte arbitraire pris, non pour fautes professionnelles, comme il
est prétendu sur ce document, mais en réalité parce que cette syndicaliste
avait osé dénoncer la gestion catastrophique de Magrofel et le traitement dont
sont victimes ses travailleurs». Ce disant, le secrétaire de l'UT nous a
présenté la copie d'un rapport adressé par son instance syndicale au wali de
Constantine en date du 21 Février dernier. Dans ce rapport documenté, l'UT a
demandé au chef de l'exécutif de prendre des mesures conservatoires pour
contrôler le flux des marchandises et les transactions effectuées à Magrofel.
«Par la suite, a poursuivi ce responsable syndical, le wali a mis sur pied une
commission d'enquête qui a établi des rapports sur la gestion du marché. La
situation est alarmante à Magrofel et les travailleurs menacent de déclencher
une grève générale si le harcèlement contre eux ne cesse pas et si, d'autre
part, le directeur ne revient pas sur sa décision de suspendre la secrétaire
générale de la section syndicale qu'il veut traduire devant le conseil de
discipline. Quant au président du conseil d'administration, membre de l'APC de
Constantine, il n'a pas le droit de signer un acte administratif et c'est pour
cela que l'union territoriale va l'ester en justice», a conclu M. Bilami.
Contacté hier, M.
Laib Hafid, vice-président de l'APC qui préside le conseil d'administration de
Magrofel, a estimé que la suspension prise contre la secrétaire générale de la
section syndicale est «parfaitement juste et tout à fait réglementaire, parce
que cette syndicaliste ne cesse d'inciter les travailleurs du marché au
désordre et à signer des pétitions contre le directeur, en abandonnant son
poste pour aller tenir un stand dans l'enceinte de la foire voisine, etc. En
tout cas, a affirmé le président du CA, c'est le conseil de discipline qui statuera
sur son cas. Quant à moi, a estimé M. Laib, en tant qu'élu, j'ai été habilité
par l'organe délibérant de l'APC pour gérer ce marché et je suis entièrement
responsable de sa bonne gestion. Donc, je suis fondé à signer tout acte
administratif de nature à garantir la bonne gestion du marché !».
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Posté Le : 03/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com