Les étudiants de
l'Ecole normale supérieure (ENS) de Constantine ont repris hier matin le chemin
de la contestation en observant un sit-in devant l'école située au plateau du
Mansourah.
« Nous ne faisons
que poursuivre la grève déclenchée il y a trois semaines», nous a expliqué, hier,
un groupe d'étudiants grévistes que nous avons joint sur le site.
Hier, des examens
de contrôle étaient programmés, mais les grévistes ont empêché les étudiants
concernés de rejoindre les salles d'examen en verrouillant les portes. «Nous
avons subi des agressions et beaucoup de tracasserie de la part des agents de
la direction, ont poursuivi nos interlocuteurs, et le directeur de l'ENS lui-même a lancé des menaces et pris des photos des
étudiants qui, selon ses dires, étaient les meneurs de la grève, pour les
dénoncer aux services de sécurité». Les contestataires ont déclaré avoir
déclenché leur mouvement à partir de 7h du matin et qu'ils vont poursuivre le
sit-in jusqu'à 15h. « Nos revendications sont claires et connues de tous », ont-ils
souligné. Ils ont expliqué succinctement que la principale est celle relative à
la correspondance entre les deux systèmes, le classique et le LMD, et la
seconde réclamation concerne grosso modo l'accès au magister. Cet accès, ont-ils
précisé, est devenu maintenant subordonné par l'ENS à
la satisfaction de trois conditions qui, selon leurs dires, ne sont pas
possibles à réaliser, notamment pour ce qui est de l'accord préalable du
cabinet du ministère de l'Education nationale. Ils estiment que cet accord
implique que l'étudiant doit se limiter uniquement à l'enseignement et ne peut
prétendre à enseigner et suivre en même temps des études pour avoir l'accès au
magister. Enfin, les étudiants grévistes ont indiqué que le mouvement qu'ils
ont déclenché hier est une simple continuation du débrayage entamé l'année
dernière, mais étant donné que leurs revendications n'ont pas abouti à des
résultats palpables, ils l'ont reconduit au début de cette année. «Et nous
poursuivrons la grève demain mardi et autant de fois si nécessaire jusqu'à ce
que nous recevions une réponse de la direction ou de la tutelle», ont-ils dit.
Contacté, M. Ghioua, directeur de l'ENS, a
donné sa version des faits en démentant tout d'abord «les prétendus actes
d'agression commis sur les grévistes. Ce sont eux qui ont utilisé la violence
en ramenant des chaînes et des cadenas pour verrouiller les portes des classes,
ils ont utilisé la force pour empêcher les autres étudiants de subir les examens
de contrôle, ensuite ce sont eux qui ont pris des photos pour les publier sur Facebook», a-t-il expliqué, en ajoutant qu'il avait utilisé
les arrache-clous pour déverrouiller les portes sans toucher à personne. Avant
cela, a-t-il poursuivi, il a réuni les délégués des étudiants pour essayer de
leur expliquer que leur grève était illégale, mais ils n'ont pas voulu entendre
raison. Citant ensuite les revendications brandies par les grévistes, le
directeur de l'ENS a affirmé que les étudiants ont
tout obtenu de l'Etat: des conditions idéales d'études, la garantie de l'emploi
à la fin de celles-ci, la possibilité d'accéder au concours de magister, d'aller
directement en 2ème année de magister, etc. «Mais ils demandent l'équivalent
d'un diplôme qui est délivré dans un autre dispositif. C'est inconcevable et
cela ne se fait nulle part ailleurs dans le monde», a conclu le directeur de
l'ENS.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com