TENES : DES MALADES MENTAUX EN QUETE DE PRISE EN CHARGE

A l'approche de l'été, la ville de Ténès connaît une augmentation sensible des personnes atteintes de maladies mentales, qui élisent souvent domicile dans les abribus ou carrément dans la rue. Cheveux ébouriffés, vêtements en haillons, pieds nus, ces personnes, que la plupart des gens appellent «fous», ne se lassent pas de parcourir des kilomètres pour atterrir enfin dans cette ville côtière afin de crier leur détresse et leur souffrance que leur a fait abreuver une société hautaine, voire démissionnaire.
Il faut dire qu'à défaut de structures spécialisées ou de prise en charge réelle par les autorités municipales, le phénomène ne cesse de prendre de l'ampleur. Quelquefois, ces personnes, ‘qui ne sont pas ordinaires', sont tantôt calmes, tantôt déchaînées, effrayant ainsi les passants qui peuvent aussi subir leur violence, car si certains sont inoffensifs, d'autres sont par contre très agressifs. Que de fois, des passants, notamment la gent féminine, n'échappent pas à des chapelets d'injures et d'insultes. Certains vont plus loin, joignant trop souvent la parole au geste pour assener des coups à la malheureuse qui se trouve sur leur chemin.
Il faut dire que contrairement aux autres maladies, la démence demeure une tare dans notre société et la majorité des familles et proches de l'aliéné mental se sent désarmée face à la situation. Toutefois, une lueur d'espoir pointe à l'horizon pour cette catégorie de personnes avec l'ouverture prochaine de l'hôpital neuropsychiatrique de Ténès de 120 lits, dont les travaux sont en voie d'achèvement. Il pourra enfin offrir, en sus du gîte et du couvert, une assistance médicale à ces malades.