Algérie

Ténès (Chlef) - Le vignoble massacré au profit du béton



Ténès (Chlef) - Le vignoble massacré au profit du béton




La loi stipule pourtant dans son article 4 que «dans le cadre de l’élaboration des instruments d’aménagement et d’urbanisme concernés, I’Etat et les collectivités territoriales doivent veiller à orienter l’extension des centres urbains existants vers des zones éloignées du littoral et de la côte maritime…».

Ce qui est loin, malheureusement, d’être le cas puisque le béton continue d’envahir ce qui reste des vastes espaces viticoles du littoral de la région, pourtant réputés pour la qualité de leur raisin de table.

Cette fois, c’est le vignoble de Mainis, à la sortie ouest de Ténès, qui a été entièrement arraché et affecté au projet de construction de 400 logements AADL, a-t-on constaté sur place.

Ce qui était le meilleur vignoble de la région a été labouré et entouré d’une clôture pour les besoins du chantier. C’est le triste spectacle qui s’offre de la sortie ouest de Ténès jusqu’à la localité de Mainis, sur une longueur de 5 km.

Des projets de construction publics et privés ont vu le jour au cours de la dernière décennie sur des terres agricoles parmi les plus fertiles des côtes de la wilaya.

L’espace forestier dominant le rivage n’a pas été épargné non plus puisqu’il a été cédé à des «investisseurs» pour la réalisation de projets touristiques dont certains traînent depuis des années.

Au rythme où vont les choses, tout porte à croire que l’extension urbaine de la ville de Ténès va se poursuivre vers cette direction, sous prétexte de la rareté du foncier, ce que ne partagent pas des spécialistes de l’aménagement qui estiment que cette situation aurait pu être évitée s’il y avait eu une planification et une gestion rigoureuse et réfléchie du foncier urbain et agricole en tenant compte des impératifs de développement touristique et de protection du littoral.

Et de s’interroger: «Que sont devenues les assiettes foncières dégagées dans le cadre de la réactualisation du plan directeur d’aménagement urbain (PDAU)? Qu’a-t-on fait de la loi n°02-02 du 5 février 2002, relative à la protection et à la valorisation du littoral?»

La réponse coule de source tant le littoral, ou ce qu’il en reste, est ravagé par le béton dans le silence le plus complet.

Ahmed Yechkour







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