Algérie

Tendances inquiétantes



Tendances inquiétantes
On verse des salaires plus élevés dans le secteur public que dans le secteur privé. C'est ce qui ressort d'une enquête récente de l'ONS. L'étude reconnaît, cependant, que cette tendance est encouragée par les systèmes des salaires plus avantageux dans les hydrocarbures, les transports et les télécommunications. Allusion, sans doute, aux salaires versés par Sonatrach, Algérie Télécom, Mobilis et autres grandes entreprises publiques.Cette orientation des salaires en faveur du secteur public a été encouragée, note l'étude, par les augmentations importantes décidées, notamment dans le secteur des hydrocarbures.Mais l'enquête ne fournit pas de détails sur la représentativité de l'échantillon et donc sur sa fiabilité. Ces résultats, pour être crédibles, devraient être confirmés par un organisme indépendant. En ce sens, on peut y émettre plusieurs réserves. Cette enquête masque plusieurs réalités. Dans le secteur public productif de façon générale, les salaires sont très modestes par rapport à ceux de la Fonction publique et à ceux de certaines entreprises privées. Dans le secteur bancaire, les établissements privés paient mieux leurs collaborateurs. Les faibles salaires dans le secteur privé reflètent de façon générale leurs difficultés financières dans un environnement des affaires hostile, les freins à leur développement et leurs hésitations à se moderniser. Il faut aussi relativiser l'importance des salaires dans le secteur des hydrocarbures. Comparés à ceux que touchent les cadres des compagnies étrangères, les salaires à Sonatrach restent fort modestes, d'où la fuite importante de ses compétences vers l'étranger.L'enquête occulte également les systèmes salariaux des entreprises privées étrangères implantées en Algérie et de certaines grandes entreprises privées. À tel point que les jeunes diplômés à fort potentiel sont aspirés par ces firmes. C'est là que l'on retrouve des modèles de rémunération des salariés plus attentifs à la gratification de la performance, du résultat, à la progression de carrière et au développement des compétences. Leurs managers ont compris que la réussite sur le marché est à ce prix.Alors que la tendance lourde dans le système salarial algérien est une distribution de salaires figée, sans corrélation avec la quantité et la qualité du travail, les résultats de l'entreprise et sans relation avec le niveau d'inflation. De quoi mener l'économie algérienne droit au mur.




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