Algérie

Tendance vers le mérinos corné Choix du mouton de l'Aïd



Tendance vers le mérinos corné                                    Choix du mouton de l'Aïd

Contrairement aux fêtes de l'Aïd El Adha passées, celle de cette année est d'une étrange exception : on ne trouve guère, ou en très petits nombres, au niveau des points de vente qui foisonnent un peu partout au niveau des centres urbains, de moutons de moins de six mois d'âge. Cette caractéristique rend encore plus difficile l'achat d'un mouton pour les familles à faible budget. Cette limite dans le choix de la taille des moutons pousse à croire que les agneaux ont été boudés cette année par les vendeurs, plus souvent occasionnels, maquignons conjoncturels et autres. C'est à croire qu'ils se sont passé le mot pour ne proposer aux clients que des moutons de taille moyenne et plus, sachant pertinemment que c'est dans ces deux catégories qu'on peut tirer un maximum de profit, d'autant plus que la tendance chez la clientèle va surtout vers l'achat d'ovins de bonne toise.Cela est vérifiable quand on se rapproche d'un point de vente. Les plus grosses bêtes sont celles qui attirent le plus la clientèle et font l'objet de longues tractations. De plus, ce sont les troupeaux composés de mérinos aux cornes impressionnantes qui séduisent la foule. «Ce penchant trouve son explication dans le fait que l'on ne se soucie plus du prix demandé par le vendeur parce qu'on est mu par le désir d'épater son entourage», nous ont déclaré quelques pères de familles rencontrés lors de notre passage dans différents points de vente de la capitale et de sa banlieue immédiate. D'autres acheteurs nous ont, eux, affirmé qu'ils avaient du mal à trouver des moutons en rapport avec leurs moyens. «Je suis à la recherche d'un mouton de moins de deux millions de centimes, mais après mes passages dans différents points de vente, je réalise peu à peu que dans cette fourchette, l'offre est des plus minimes. Et quand c'est le cas, je me retrouve devant un mouton chétif dont la maigreur se cache derrière une abondante toison», dira Ahmed, un ancien soudeur à la retraite qui habite le quartier de Bachdjarah. «Il faudra que j'emprunte de l'argent si je veux avoir un mouton qui me convienne. Je pouvais me contenter d'un agneau mais je n'en ai pas trouvé, et d'après mes voisins qui se sont déplacés en plusieurs endroits de la capitale, c'est le même topo. Tout ce qu'on m'a proposé en rapport avec ma bourse, ce n'était que des bêtes de plus d'un an et de frêle gabarit. Je me rappelle qu'avant, le choix était varié. On trouvait à la vente autant de jeunes moutons que de mérinos. Les familles à petits budgets pouvaient trouver de quoi célébrer le rite de l'Aïd sans trop de sacrifices financiers», ajoutera-t-il.
Du côté des vendeurs à qui nous avons demandé pourquoi on ne trouvait que des mérinos, les rares qui nous ont répondu et de façon unanime, diront que, selon leur expérience et «connaissant le penchant de la clientèle, nous ne proposons que des mérinos à cornes, histoire de voir toutes nos bêtes trouver preneur». C'est là une stratégie commerciale tout à fait légitime, certes, mais a-t-on pris en compte les ménages au faible pouvoir d'achat, plutôt intéressés par des ovins de petit gabarit ' La solution viendrait de la régulation du marché de la vente sur pied. Une orientation très attendue car pouvant aussi intervenir sur les prix pratiqués, jugés élevés.
Z. A.




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