Algérie

Témouchent : Des transformateurs d'olives cessent d'acheter les récoltes


L'oléiculture est, cette année, frappée successivement par deux phénomènes qui concourent à la réduction drastique de la production d'huile.Si le premier, constaté en particulier à travers la région ouest du pays, est connu et est lié à la faiblesse de la récolte, le second est tout à fait inhabituel, parce que relatif directement à la baisse de la production d'huile.
Le premier accident signalé sur ces mêmes colonnes (El Watan du 6 octobre 2018) s'est déclaré en raison des répétitives pluies du printemps dernier, au moment de la floraison.
En lessivant le pollen des fleurs, les précipitations ont fait avorter toute possibilité de fécondation. Cette situation n'a d'ailleurs pas concerné la seule filière oléicole, mais également l'arboriculture fruitière. Quant au deuxième phénomène, il est apparu au moment de la livraison des récoltes pour la transformation.
De la sorte, lors de la trituration dans les huileries, il s'est avéré que le quintal d'olives libère une quantité d'huile de moitié inférieure à ce qu'il produit d'habitude. «Pourtant, l'olive est de même taille et de même poids qu'auparavant», relève un transformateur interrogé. S'étant informé, notre interlocuteur impute cette chute de productivité à un stress d'un type particulier subi par l'olivier.
Il serait lié au changement climatique, en ce sens qu'en raison des écarts brusques de température observés, l'olivier aurait perdu ses repères, ne sachant pas en quelle saison il se trouve : «Il y a eu une période d'ensoleillement forte suivie de pluie et de froid.
A 25, 26° en automne, moment de la récolte, la pluie survient généreusement. L'arbre est gorgé d'eau. Il ne sait plus comment réagir. Il fait de la rétention dans la libération de l'huile vers le fruit et lui fournit celle de l'eau.
Mes confrères à Sidi Bel Abbès, à Tlemcen, au Sud et même en Tunisie et en France, ont relevé ce phénomène. J'ai vu sur une grande chaîne française un agriculteur se plaignant que, l'année passée, il triturait 4kg d'olives pour obtenir un litre, alors que cette année, le rapport est passé de 8 pour 1. C'est la même chose chez nous, sauf que la proportion est différente.
Dans mon huilerie, la baisse est de 40%. Cette année, la variété Chamlal d'un de mes fournisseurs, qui donnait entre 14 et 17 litres pour un quintal, ne donne que 8 litres ! J'ai vérifié et revérifié ma machine. Un confrère m'a alerté à propos de la Chemlal venant du sud du pays, plus précisément de Ghardaïa. Elle ne donne que du 3 et 4l aux 100 ! Forcément, il a plu plus que d'habitude et le climat s'en est ressenti. Par contre, la variété Sigoise se conduit un peu mieux que la Chamlal.
On arrive, cette année, à en tirer 12 litres au quintal, alors qu'auparavant c'est du 14/15 litres», témoigne Chiali Nejmeddine, transformateur installé à Aïn El Arba. Il indique qu'un de ses confrères à Mahraz (Tlemcen) l'avait assuré en début de récolte qu'il tirait du 14 litres de la Chemlal. Mais quatre jours après, il le rappelle parce qu'il n'en obtenait que la moitié.
Il a cessé toute trituration parce que cela devenait ruineux au regard du prix de vente de l'huile. Maintenant, il se contente de faire de la prestation de service pour les fellahs qui viennent transformer leur production chez lui. «Moi aussi j'ai cessé.
J'attends les prochains jours ayant constaté qu'une certaine stabilité du temps s'est installée. La rentabilité au quintal risque de changer positivement. Alors, je reprendrais les achats de récoltes».


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