Algérie

Témoigner pour la postérité



Témoigner pour la postérité
Rien ne prédestinait cette adolescente, issue d'une famille aisée, à combattre la quatrième puissance coloniale. Sa maturité et conscience politiques ont pourtant tôt fait de la mettre au devant de la scène. Ecrire un livre relatant tout le parcours héroïque de ses frères et s'urs de combat, voilà un exercice facile et difficile en même temps pour Zohra Drif Bitat, avocate, et vice-présidente du Sénat. Elle avoue s'interdire d'être écrivain encore moins biographe comme il est mentionné au début de son livre « Mémoires d'une combattante de l'ALN-Zone autonome d'Alger » aux éditions Echihab. Hier, la sénatrice a eu l'insigne honneur d'être l'invitée des éditions Echihab pour parler et expliquer les circonstances qui l'ont menée à écrire ce livre, témoignage d'une époque douloureuse et riche. Face à un parterre de journalistes et d'invités, elle a rendu un vibrant hommage aux frères de combat avec lesquels elle a partagé des moments forts au plus fort de la résistance. Elle dira la bravoure et le courage des siens hommes et femmes, qui ont laissé leurs empreintes sur l'histoire et notamment, la période des sept années, longues années, où le sang des Algériens a coulé à flots. Zohra Drif a voulu, également, à travers cet ouvrage, léguer quelque chose aux générations montantes qui n'ont pas vécu la peur, la torture, les exactions, la hogra, l'indigénat, l'acculturation... « Ce livre, dira-t-elle, je l'ai porté en moi. » Elle voulait à sa façon faire découvrir le personnage de Samia Lakhdari, décédée en 2012. C'est une autre façon pour mettre en exergue le courage, la générosité, la dignité, l'humilité avec les personnes de La Casbah qui l'ont hébergée. Elle affirmera qu'elle a griffonné sur quelques bouts de papier quand elle était en prison, malheureusement de peur de l'administration pénitentiaire qui était là pour surveiller les faits et gestes de chaque prisonnière, elle n'a rien élaboré de concret. Après l'Indépendance, beaucoup de défis s'imposaient. « Il fallait, dit-elle, relever l'Etat algérien qui n'existait pas et le construire. » Toute cette période avant, pendant et après l'indépendance a été abordée, expliquée avec non sans émotion et des trémolos dans la voix. « Il fallait parler et ne jamais oublier la cruauté du colonialisme que nous avons combattu avec des moyens rudimentaires et une volonté farouche de tous les Algériens rangés derrière le parti du FLN ». Jeune étudiante avec son amie Samia Lakhdari et malgré l'interdiction de sa mère de rejoindre la guérilla, elle a pu s'introduire grâce au contact de Boualem Oussedik, mort il y a une dizaine de jours. Son combat, ses peines, ses joies de goûter à la liberté, d'être une brillante avocate et servir l'Algérie comme vice-présidente de la nation ont été largement évoquées et débattus.




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