Témoignages des otages : «Même l'eau polluée est introuvable»

Pour ce qui est du traitement réservé par les pirates aux otages, Faouzi, qui s'appuie sur le témoignage de son père, estime que les pirates qui les surveillent ne sont pas violents avec eux. Seulement, ils ne leur donnent aucune information sur le monde extérieur. «Mon père m'a dit que la seule expression des pirates est : 'Si votre pays ne paye pas, on ne vous libérera pas'», raconte Faouzi. D'après ses dires, les Somaliens sont intransigeants quant au payement de la rançon. Les marins algériens se trouvent dans une situation lamentable. D'après les témoignages de leurs familles, les membres de l'équipage du MV Blida sont toujours claustrés dans la passerelle du bateau. Questionné au sujet des maladies dont ils souffrent, l'épouse de Hanouche Nafaâ, ingénieur mécanicien, répond : «Ils souffrent de l'abandon.» Et d'enchaîner : «Ils nous ont appelés ce matin (hier). Ils nous ont dit que leur situation est des plus critiques. Même l'eau polluée est introuvable. Ils sont au lit H24», affirme Mme Hanouche, les yeux larmoyants.
Sur le plan financier, les familles demeurent sans prise en charge depuis 9 mois. «Il nous ont proposé 60% des salaires de nos parents. Mais ces derniers nous ont ordonné de ne pas percevoir cet argent», révèle Faouzi Aït Ramdane. Les conditions financières dans lesquelles se retrouve sa famille ont contraint Faouzi, étudiant en fin de cycle, à  abandonner ses études. Actuellement, il travaille. Mais, il reconnaît que leur situation financière s'avère de plus en plus difficile.