Algérie

Témoignages de deux acteurs ayant participé à la naissance de l'APS : Pierre Chaulet et Baya Hachemi



Témoignages de deux acteurs ayant participé à la naissance de l'APS : Pierre Chaulet et Baya Hachemi
ALGER - Les premiers pas de l'Agence nationale de presse Algérie Presse Service (APS) ont été relatés, dimanche à Alger, par des acteurs ayant participé au lancement de l'agence, Pierre Chaulet et Baya Hachemi.
Du haut de ses 81 ans, Chaulet a raconté, à travers son témoignage, les péripéties de la naissance de l'APS, le 1er décembre 1961 à Tunis, période ayant coïncidé avec la dernière phase des négociations sur les accords d'Evian. Il a qualifié cette période de "critique" car il s'agissait de porter la voix de l'Algérie combattante à travers le monde en diffusant l'information de la manière la plus large possible, a-t-il dit.
Pour M. Chaulet, l'APS, à travers ses informations, apportaient un "soutien psychologique" aux populations dans les villes et douars d'Algérie. "Le plus important pour nous, c'était de relayer la presse et les agences de presse étrangères qui étaient à l'affût de toutes les informations concernant l'Algérie", a témoigné M. Chaulet, faisant observer que l'APS diffusait à l'époque un bulletin quotidien de 10 à 15 feuillets.
"Il s'agissait pour nous d'expliquer aux médias la position du Gouvernement provisoire algérien (GPRA) et les derniers développements des négociations d'Evian", a encore expliqué M. Chaulet.
M. Chaulet a, en outre, rappelé l'environnement "hostile" dans lequel évoluait l'agence, suite aux attentats de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) ainsi que les scissions au sein de l'armée française. L'APS avait comme source d'information le GPRA, le MALG et l'état-major de l'Armée de libération nationale (ALN) ainsi que des correspondants particuliers et des journalistes qui étaient sur le terrain.
M. Chaulet a également fait état du "piratage" de certaines informations par l'APS pour les "adapter" aux intérêts de la Révolution algérienne car, a-t-il dit, il y avait une ligne éditoriale à suivre. A ce propos, Il a fait savoir que l'APS signait des éditoriaux qui étaient des "mises en garde au gouvernement français".
M. Chaulet a, par ailleurs, relevé que la "poignée" de journalistes ayant participé au lancement de l'APS, avec Messaoudi Zitouni comme premier directeur, travaillaient dans des conditions difficiles et avec des moyens rudimentaires, les premiers bulletins ayant été édités à l'aide de stencils et tirés à la ronéo.
Pour sa part, Baya Hachemi, une des premières journalistes de l'APS, se souvient encore des bulletins que distribuait l'agence aux abonnés mais aussi des tracts remis aux militants. Mme Hachemi a par ailleurs rendu hommage à tous les "correspondants anonymes", notamment les étrangers qui étaient appelés "les porteurs d'information". "Ces étrangers venaient de pays occidentaux pour nous rapporter des informations que nous diffusions à travers les bulletins de l'APS", a-t-elle expliqué.
Le colloque de deux jours sur thème "L'agence de presse, le service public et les opportunités de l'information en ligne" coïncide avec le 50e anniversaire de la création de l'APS.


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