Algérie

Témoignage L’arme des transmissions de l’ALN telle que je l’ai vécue


Publié le 20.06.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

Par Medrar Hacène, alias Marco(*)

Medrar Hacène est né en août 1935 et décédé en décembre 2008. Ancien maquisard, il était pionnier de la Télévision algérienne.
Après son parcours décrit dans les lettres adressées à messieurs le ministre des Anciens moudjahidine et le président de l’ALN-MALG, il rejoint au cessez-le-feu l’exécutif provisoire présidé par M. Abderrahmane Farès et à l’indépendance la Télévision, boulevard des Martyrs. Au cours d’une réunion précédant la création de la RTC, feu Abderrahmane Laghouati, 1er directeur, ayant demandé si celle-ci pouvait être dirigée sans l’aide des Français, Medrar Hacène a répondu par l’affirmative alors que lui et ses compagnons étaient tous des techniciens radio uniquement. y consacre toute sa carrière en tant que cadre technique jusqu’à la retraite. Une rue porte son nom à Rouiba.

Ce texte a été rédigé par le défunt en novembre 2004. Il se voulait être un témoignage sur l’arme des transmissions de la glorieuse ALN telle que vécue par l’auteur.

Nous le publions avec l’aimable autorisation de la famille.
Centre d’instruction des transmissions du territoire de l’Est algérien (CITT/EA). Fendek-Choucha-Printemps 1958

Après un travail acharné depuis environ quatre mois, à raison de 18h par jour et en pleine clandestinité, nous eûmes une permission de sortie exceptionnelle, grâce à notre adjudant (Moh-Saïd Hakim), instructeur de morse, assurant l’intérim du centre d’instruction de ladite ferme (Fendek-Choucha). Il fut décidé de nous rendre à Nabeul, station balnéaire à une trentaine de kilomètres de Tunis. Je me rappelle bien, c’était un dimanche après-midi ensoleillé. Arrivés sur les lieux, nous nous sommes dispersés, pour ne pas attirer l’attention et surtout de nous distraire un petit peu. Nous étions habillés hétérolitement en civil et très modestement.
Arrivée de la Fédération de France du FLN à Levallois-Perret (banlieue parisienne). Recherché par la Brigade des agressions et violences (BAV) du commissaire divisionnaire Bouvier comme chef de groupe de choc début mai 1958. Après un parcours tumultueux et rocambolesque via Bonn (RFA), Rome (Italie) et enfin la base FLN à Tunis (rue Sadikia), j’ai été incorporé dans le corps des transmissions de l’ALN, dont la caserne (centre d’instruction) était une ferme désaffectée se trouvant à une vingtaine de kilomètres de Tunis. Nous dormions dans l’étable et les mangeoires, la grange aménagée en deux salles de cours, et le hall en réfectoire, l’appartement en dortoir pour les instructeurs, les bureaux administratifs et la cuisine collective. Une cour séparant les deux bâtiments était entourée d’un mur assez haut d’environ 2,5 m.
Cette cour était dotée symétriquement d’une rangée d’une dizaine de robinets, et sur les côtés des douches (5 ou 6) et des toilettes sans porte.
Mais uniquement un sac de jute, selon que l’on accède, il suffit de dire phonétiquement en morse (Tit-Tit) deux points et s’il y a un correspondant à l’intérieur, il répondait par (Ta-ta) deux traits. Cette cour servait de lieu de rassemblement, levée des couleurs, instruction militaire et marche tout autour à l’intérieur pendant X fois selon la bonne humeur de notre lieutenant feu Bouatoura Mohamed. 
À cela, longeant le réfectoire à l’extérieur du bâtiment, une petite cour surmontée aussi d’un mur de 2,5 m a été aménagée en terrain de volley-ball. L’effectif global était d’environ 80 personnes, tout l’ensemble était fonctionnel et répondait à tous nos besoins.
Le cycle de formation n’était pas fixé (3 mois généralement). Au fur et à mesure que les éléments arrivaient, ils étaient mis à rude épreuve dans les différents niveaux (300-600-960-1200 mots/minute), juste après quelques heures d’initiation, étude de la procédure d’exploitation, du code Q, le schéma synoptique de l’emetteur/recepteur (ANGRC/9), la génératrice (GN-58), et la batterie B.A/48.
À l’arrivée de Benkaci Ali (inspecteur technique de la RTF) et de Smaïl Bayou (goal de l’USM Blida), il a été décidé la formation de dépanneurs radio pour assurer la maintenance de nos équipements de transmissions. Une arrière petite salle a été aménagée pour contenir 16 stagiaires, avec Benkaci Ali (électronique-physique), feu Bayou Saïd (maths français) et feu Benelmadjet (travaux pratiques), le travail a démarré au même rythme que les opérateurs radio… Au bout d’un mois et demi, nous avons réalisé un récepteur superhétérodyne, monté sur une planche en bois, dont on a fixé des culots supports de lampes, le transformateur d’alimentation secteur, le condensateur variable pour la recherche des stations et la lampe d’accord (œil magique). Le cablage des composants ; résistances, condensateurs chimiques et de liaisons, la ligne HT redressée fixée sur des isolateurs. 
Dès la mise en service, j’ai capté la station Tunis en PO et Dalida chantait le tube de l’année (Bambino), à tel point que les éléments des services spéciaux, de passage chez nous (Maoui-Delci-Safar et Khodja), étaient étonnés de voir un récepteur fonctionnant sur une planche en bois. Après l’indépendance, nous avons évoqué cet évènement avec Nourredine Delci chez feu Si Mabrouk et bien d’autres souvenirs que j’aurai l’occasion de citer dans d’autres circonstances.
Après ce premier résultat, nous continuons la suite du programme en étudiant les principes d’un amplificateur basse fréquence (BF) d’une puissance moyenne 5 à 10 Watts. Aux environs de la fin du mois d’août, nous subissons l’examen de fin de stage par le montage d’un amplificateur BF de 5 W. Le major de la promotion était le frère Maamri Amar au grade de S/Lieutenant,  suivi de trois adjudants (Hamrit Abdelkader, Merabti Hafid et Medrar Hacène). Ensuite des sergents-chefs, des sergents et un caporal (Skander Ali). Parallèlement, les opérateurs radio ont également passé leur examen quelques jours avant nous, qui s’est soldé par les preneurs de son et manipulateurs du 1 200 mots/minute par OR 1re Classe (sergent-chef) et ceux du 960 d’OR 2e Classe au grade de sergent. Ceux qui n’ont pas assez bien suivi redoublaient avec les nouveaux arrivants.
C’est pendant les affectations des opérateurs, conditionnée par l’arrivée du matériel technique de transmissions (AN/GRC9), que la sortie permission a été réalisée. De retour de cette belle balade et quelques jours plus tard dans la nuit à l’aide du camion baché, spécialité de nos déplacements, nous fûmes transportés dans un autre lieu très peu distant. Après une heure de trajet, nous entrâmes dans une superbe villa au bord de la plage. Immédiatement de nuit, nous déchargions tout notre matériel et nos effets et prîmes connaissance de toutes les dépendances de la maison.
Durant la première semaine, nous avons procédé aux aménagements nécessaires, les deux grands salons de maître sont érigés en atelier de maintenance, la chambre de maître en dortoir, les autres chambres individuelles, réparties pour les supérieurs et les bureaux administratifs, la salle à manger en réfectoire, la cuisine suffisait parfaitement pour tout le personnel, la cave en magasin de stockage des équipements et des composants électroniques. 
Au fur et à mesure des possibilités du moment, nous recevions le complément de l’outillage nécessaire (étaux, trousses d’électroniciens, appareils de mesure Metrix, chargeurs d’accus/batteries, eau distillée, acide, etc.)
Nous avons commencé par penser à remplacer l’alimentation (BA-48) du récepteur ANGRC/9 par une alimentation secteur pour les stations opérationnelles dans les missions diplomatiques et les zones frontalières (zone sud Tala, Kef, Ghardimaou, Douar-Chott et le Ministère). La problématique tournait autour de l’alimentation (1,4 volt) des filaments des lampes (1R5-1T4-1L5 et 3Q4), et le bouchon de distribution spécifique au raccordement entre le châssis et le récepteur. Nous avons après mûre réflexion pensé à bobiner manuellement le transformateur abaisseur de manière à obtenir cette valeur, et pour le bouchon le réaliser avec la bakelite en perçant des trous et en insérant à l’intérieur des cosses femelles, en les fixant à l’aide de visses très fines. Le bouchon lui-même est vissé sur le châssis, ce qui permettait un excellent contact avec le cordon de liaison du récepteur. Le second volet était de réaliser un émetteur d’une puissance de 10 W, équivalent de l’ART/13 américain utilisé dans les bombardiers B26. Nous en avions déjà un en panne à l’atelier, dont le système de changement de fréquences était automatique et complexe. Nous disposions d’un bloc oscillateur tout neuf italien (Gelozo) qui était destiné aux Radios amateurs dans la gamme 3,5-7-14Mhz. Le chef de service feu Benelmadjet nous a désignés (feu Hemrit, Merabti et moi) pour la réalisation d’un prototype. À l’aide de barres en U en duralumin, nous avons conçu le châssis et les tiroirs type Rack. Avec trois étages (Alimentation continue-Oscillateur-Amplificateur intermédiaire et Ampli-Finale en Push-Pull 2x807).
Au bout d’une semaine, nous commencions à effectuer des essais, mais il fallait que nous ayons un moyen discret pour installer notre antenne car l’atelier était exigu pour ce type d’opération.
Nous avons décidé de fixer à la terrasse, mais légèrement en bas de la murette de sécurité à l’aide des isolateurs appropriés, nous avons placé l’antenne unifilaire et descendu le feeder passant à travers la fenêtre pour le raccordement à l’émetteur. Le résultat était satisfaisant, la puissance était indiquée par l’ampèremètre branché en série entre l’impédance de sortie par le carré de l’intensité.
Tout semble baigner dans le jus, et surtout cette après-midi rayonnante de soleil, donc la propagation était dans les meilleures conditions avec une portée considérable, de plus la position de notre endroit (La Marsa) dominait toute la plage et l’entrée du port de la Goulette.
Sincèrement, nous étions heureux et tous les frères nous ont félicités. Après le dîner, nous reçûment la visite inopinée du Cdt. Omar, patron des transmissions nationales, il était dans tous ses états à tel point qu’il s’est pris à dos Ahmed Ouamar pour ne pas s’être mis en garde-à-vous. Il s’est enfermé dans le bureau avec feu Benelmadjet, et après quelques instants nous fîmes introduits tous les trois dans le bureau et fûmes sommés d’expliquer notre réalisation en détail et avec des précisions car il était un vieux renard des transmissions de l’armée française. Tout a été passé au crible sans aucune forfaiture, et juste à la fin du dialogue que nous avons poursuivi au laboratoire devant l’émetteur en question, je me souviens bien de son léger sourire en concluant par un OK du pouce en nous demandant de suspendre les essais, et que bientôt nous allons recevoir des équipements de grande puissance pour bien maîtriser ce domaine très important.
Effectivement, quelques mois s’écoulèrent que nous avons appris l’installation par le frère Seghirou d’un émetteur (Siemens 100 W) à notre mission au Caire et deux autres (Telefunken) à Damas et Baghdad. Entre-temps, nous avons continué à développer les alimentations secteur en remplacement de BA/48 pour l’écoute H/24 sur le récepteur ANGRC/9. Le cœur serré et très abattus, nous venions d’apprendre la mort de six frères tombés au champ d’honneur dans la vallée de la Seybouse (Annaba) : Zerrouk-Mohamed Salah dit Bossof – Baraka Abdfelaziz (Drici) – Aïssaoui – Khenteche (Ya ptit) et Amar Chebira avec le commando Hidouche que Dieu ait leur âme.
Par la suite Merabti, Cherbal et moi fûmes dirigés sur Fendek-Chouha à nouveau pour un stage de contrôleurs d’inspection de réseau d’exploitation. Après deux mois de complément de formation (chiffre, procédure d’exploitation approfondie, prise de son et manipulation morse), je fus affecté à l’intérieur du pays (Wilayas 4 et 5) en compagnie du commandant Si Ahmed Bencherif, futur chef de la Wilaya 4, désigné par le CNRA, après la réunion de Tripoli (1959). Ce fut alors le grand périple qui allait se dérouler tout le long du début de l’année 1960. Plusieurs tentatives de pénétration en Algérie furent vaines, même par le Sud tunisien et ensuite par le Nord. Mon ami Merabti qui devait rejoindre la Wilaya 3 fut également de retour à Tunis après maintes défections sur la ligne Challe comme la plupart des unités de l’ALN des frontières, l’ennemi avait vraiment verrouillé avec l’électrification, la signalisation et les mines antipersonnel les lignes Challe et Morice. Nous avons subi d’énormes difficultés. Cet épisode fera l’objet ultérieurement d’un récit en détail.
Après les soins hospitaliers et le séjour en maison de repos, nous prîmes le chemin du travail, avec maintenant un nouveau type de matériel et de puissance (600 W), le fameux BC610/E américain qui était déjà en service dans notre réseau de l’Ouest (Maroc) dont nous avons eu l’écho auparavant. Une nouvelle affectation de trois régleurs (Merabti, Melouki et moi) a été décidée par nos supérieurs pour assurer une permanence H/24 au Centre national des transmissions (CTN) au ministère des Liaisons générales et des Communications (MLGC), qui deviendra par la suite le MALG, rue Parmentier à Tunis (Belvédère). Étant de service de nuit, pendant que j’étais en train de rechercher la cause de la panne de l’émetteur, qui venait de s’arrêter de fonctionner, quelqu’un entrait dans la salle d’émission sans faire de bruit. Me relevant suivant mon instinct de vigilance, je tombais face à face avec un grand monsieur aux lunettes très épaisses et cheveux coupés à la brosse qui me salua. C'était feu Si Mabrouk. Après le garde-à-vous, ce fut le tour des questions techniques, explications du fonctionnement des équipements, leur état de vétusté, y compris l’extincteur. Pour la cause de la panne de l’émetteur, c’était une résistance de fuite de grille 39.K-oms 2 W dont je ne disposais pas dans le stock. Trois jours après, l’agent de liaison Hassan Asmali m’apportait en mains propres une enveloppe avec à l’intérieur une dizaine de résistances 39 K-ohms. Finalement, feu Si Mabrouk, se rendant au Caire par route, s’était arrêté à Tripoli où nous disposions de pièces de rechange radio dans nos dépôts et a ordonné d’acheminer une partie du matériel vers Tunis.
A la mi-novembre 1961, je fus affecté comme chef de centre adjoint à la RDA (Sawt-El-Djazaïr – Mine-Kalb-El-Djazaïr) aux environs de Nador, aux frontières marocaines. Le centre était équipé de deux émetteurs TEB marine (10 Kw), transformé en radiodiffusion par nos techniciens (Mameri – Ghomari – Sabri – Laroussi et Brixi), l'adjonction d’un modulateur BF (Speedch-Amplifier du BC-610-E et modulant en IPA) a lieu directement sur l’étage de puissance finale, car la puissance BF n’était pas assez élevée du fait qu’à l’origine, c’était des émetteurs fonctionnant en graphie (A1).
Chacun diffusait sur une fréquence en OC 39 m. Nord/Sud et 45 m Est/Ouest, avec une antenne Delta très bien dégagée. L’alimentation en énergie par deux groupes électrogènes de 25 KVA en réserve passive, le Centre HF était sous la responsabilité de Ghomari Saïd et avec Ali Verin (fils de pied-noir déserteur de l’armée française, de formation radiotechnicien), mécanicien diéséliste, chevronné et son assistant, nous faisions une équipe à tel point que avions remarqué les différentes corrosions du feeder et des antennes, dont le câble était multibrins souple.
Nous décidions de le changer par un câble unique, lien, rigide et tout ce travail colossal devait se faire sans interrompre les émissions, donc entre deux vacations du programme de diffusion, soit après le journal du matin soit après celui de 13h. Nous l’avons réalisé avant la diffusion de 20h. Cette manœuvre nous a permis d’améliorer la puissance apparente rayonnée en diminuant le rapport d’ondes stationnaires (ROS). Je me souviens également qu’après la première réunion de l’URTNA à Bamako (Mali), il nous a été communiqué que nous perturbions la radio nationale du Niger sur 39m. Ce n’est qu’au lendemain du cessez-le-feu, 19 mars 1962, que j’ai moi-même arrêté d’émettre sur cette fréquence sur instruction du D/RDA le frère Soufi.
Cette structure était dotée d’une section de djounoud assurant la sécurité, avec un armement conséquent (léger et lourd, mitrailleuses anti-aériennes), nous avions eu des moments de survol de l’aviation ennemie et même des lancements de roquettes, heureusement qu’elles sont tombées très loin de nous. Les alertes ne manquaient pas et nos unités de surveillance avancées pas loin du poste frontalier d’Ahfir nous avertissaient par liaison radio (SCR 300). Les studios d’enregistrement se trouvaient à Nador dans un petit immeuble avec les locaux administratifs de la direction de la Radio algérienne (RDA). Les bandes enregistrées nous parvenaient régulièrement tous les matins pour le programme de la journée et du lendemain à 6h. Nous disposions pour cela d’une chambre spécialement insonorisée équipée de deux magnétophones professionnels Revox et de deux UER de réserve pour alimenter l’émetteur.
Durant l’année 1975 (Charte nationale), je me trouvais chez feu Si Mabrouk qui avait ce jour comme invité Son Excellence l’Ambassadeur de la République de Chine, ingénieur des télécommunications de formation et spécialiste des émetteurs radiodiffusion. Son Excellence nous a relaté que pendant notre lutte armée en 1961, il avait en stage trois frères (Laroussi, Sabri et Ouzegdou) chez lui à Pékin, pour le fonctionnement du fameux émetteur 50 Kw que la Chine mettait à la disposition de notre pays, et d’ailleurs n’a pas vu le jour et devait être installé en Tunisie.
De cette conversation, nous débouchâmes sur certains exemples de notre centre de Nador et littéralement feu Si Mabrouk m'apprit alors l’événement qui s'était produit le fameux jour (automne 1958) de la précipitation du Cdt. Omar à La Marsa. Le président Bourguiba avait appelé au téléphone feu Si Mabrouk pour lui signaler la paralysie du trafic portuaire de la Goulette provoqué par des interférences provenant de la maison de repos des étudiants algériens à El-Marsa, localisées par la goniométrie des services de sécurité.
Effectivement, le non-dégagement de l’antenne d’émission au-dessus de la terrasse, que l’on ne pouvait pas se permettre pendant cette période de clandestinité, a fait en sorte qu’une composition de champ électromagnétique a engendré une multitude d’harmoniques et sous-harmoniques, en plus de la puissance assez forte et a complètement saturé la gamme de fréquence de la bande de la navigation très proche de celle des radios amateurs.
Voilà la raison de la visite surprise et l’arrêt des essais que nous avons opéré sur-le-champ. Réponse à laquelle feu Si Mabrouk a fait part au président Bourguiba de son regret en lui disant que les jeunes doivent bien faire des choses concrètes et inventives pour ne pas stagner, mais toujours avancer car c’est la devise de notre Révolution.
Nous avons au lendemain du cessez-le-feu démonté l’ensemble des émetteurs et des antennes, emballé le matériel en général. L’ensemble a été entreposé à la base Ben-M’Hidi à Oujda qui a par la suite été acheminé au pays et stocké au P et T dans les dépôts des Eucalyptus. Malheureusement, à l’occasion du 30e anniversaire du 1er Novembre 1954, nous avons demandé aux responsable des P et T du centre des Eucalyptus de récupérer un des deux émetteurs, si c’est possible les deux pour les exposer au Musée du moudjahid à Riadh-El-Feth, malgré l’aval du secrétaire général du ministère de la Défense nationale, nous n’avons trouvé aucune trace.
M. H.
(*) 1re promotion dépanneurs radio. 5e promotion OR.