Algérie - A la une

Témoignage du commandant de l'ALN Mohamed Bousmaha



Les journées historiques de décembre 1960 ont été un fait marquant de la Guerre de libération nationale.Elles ont été d'une portée décisive dans la poursuite du combat pour l'indépendance. Pour comprendre le sens des manifestations du 11 décembre et en saisir la dimension historique, il est nécessaire de les replacer dans le contexte de l'époque aussi bien international qu'Algérien. Le contrôle de la ville d'Alger a été l'enjeu permanent entre l'organisation FLN-ALN et les colonialistes. L'épisode douloureux du démantèlement de la zone autonome d'Alger acquis par l'utilisation d'énormes moyens humains et matériels et des procèdes que la conscience humaine réprouve n'a pas mis fin à la résistance dans la capitale. L'organisation FLN-ALN à toujours accorder une importance particulière à l'adhésion et à la mobilisation permanente du peuple. Le pouvoir Français a utilisé tous les moyens, répression, regroupement, contrôle et encadrement de la population ainsi que toutes les méthodes psychologique et politique pour détourner le peuple de la lutte et l'isoler du FLN-ALN, la capitale à toujours été d'une importance stratégique sur le plan médiatique, politique, logistique et militaire. C'est dans cette conjoncture que l'armée Française après le démantèlement de la zone autonome à entrepris la « pacification » de la capitale en amplifiant la répression, l'encadrement, le contrôle des quartiers, en menant une campagne psychologique à travers ses masses médias, notamment la radio « la voix du bled » et la tenue de concerts à la salle Pierre Bordes (actuellement Ibn Khaldoun) et ce, afin de détourner la jeunesse algérienne du combat libérateur. Les centres féminins de Madame Massu étaient également chargés de détourner la femme algérienne de son engagement dans la Guerre de libération, enfin, les collaborateurs Harkis et Bleus étaient aussi les instruments de cette politique. La mascarade du 13 Mai 1958, les tentatives de création d'une 3e force, le soutien et l'encouragement des mouvements contre révolutionnaires des messalistes avec l'apport des collaborateurs étaient destinés à semer la division au sein du peuple algérien. L'ALN reprend en charge les militants rescapés ainsi que les dizaines de la jeunesse algéroise qui a repris le flambeau pour continuer le combat dans la capitale. Un hommage particulier doit être rendu à ces jeunes qui ont joué un rôle déterminant dans les nouvelles structures politico militaire de la zone d'Alger. Dès l'arrivée du général De Gaulle au pouvoir, un plan militaire connu sous le nom de « Plan Challe » fût élaboré et mis en exécution. Ces opérations ont nécessité la mobilisation de forces considérables : terrestres, aériennes et maritimes visant à anéantir l'ALN. La riposte de l'ALN à cette offensive militaire, à toutes ces tentatives d'encadrement et d'isolement des populations s'est concrétisé par une nouvelle stratégie : le rapprochement des combattants de l'ALN avec les populations des villes. C'est ainsi que des membres de l'ALN originaires des villes, rompus aux méthodes de guérilla urbaine ont été désigné en septembre 1960 pour la création d'une nouvelle zone de la capitale, la zone 6 (Wilaya IV) et procéder ainsi à la réorganisation de la ville d'Alger. Des actions politiques et militaires ont été entreprises pour renforcer l'action politico militaire dans les quartiers d'Alger. La reprise en main de la capitale allait atteindre son paroxysme avec les manifestations historiques du 11 décembre 1960, en ce jour mémorable, la population d'Alger, hommes, femmes et enfants défilent ouvertement dans les rues d'Alger, brandissant les emblèmes et les banderoles proclamant leur attachement au FLN-ALN et la lutte pour l'indépendance nationale. Face à ce soulèvement populaire l'armée Française consternée, dépêcha à Belcourt les forces parachutistes des 18e RCP du colonel Macelot, tortionnaire pied noir connu pour son appartenance au FAF et par la suite membre actif de l'O.A.S. Rien ne fit ébranler la détermination des manifestants qui face aux chars et à toute l'armada colonialiste démontrèrent leur engagement total auprès de l'ALN et leur volonté de liberté et d'indépendance. Plusieurs centaines d'Algériens tombèrent sous les balles des parachutistes et ont offert ainsi leur vie à la cause nationale.
Ainsi les mythes élaborés par les stratèges de l'armée Française volèrent en éclats, l'intégration, l'Algérie Française, la 3e force, le plan de partage du territoire national, la collaboration des traîtres, messalistes, harkis et Bleus, le plan de Constantine n'avaient en définitive pas concrétisés le rêve des colonialistes qui voulaient arracher l'Algérie à sa culture, à sa personnalité et à son intégrité. Par ces journées mémorables de Décembre 1960, le peuple a proclamé une nouvelle fois son engagement aux côtés du FLN-ALN, sa volonté de défendre l'unité du territoire et sa détermination à réaliser l'indépendance.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)