Algérie

Temmar depuis jeudi à Paris Algérie-France: une somme d'éléments «nouveaux»



La visite d'Etat de Nicolas Sarkozy à Alger se met en place. Annoncée en «off», début juillet, par le porte-parole de l'Elysée, elle est programmée du 3 au 5 décembre, selon des sources concordantes. Les officiels s'emploient à en ficeler l'agenda et à en définir le contenu. C'est dans ce contexte que le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements séjourne depuis jeudi à Paris. Le ministre de l'Energie, Chakib Khelil, devrait lui emboîter le pas dans une dizaine de jours. Abdelhamid Temmar a rencontré le ministre de l'Economie et des Finances, Mme Christine Lagarde, et le Secrétaire d'Etat chargé des Entreprises et du Commerce extérieur, Hervé Novelli, fraîchement rentré d'Oran. Doté d'un portefeuille aux prérogatives économiques élargies après le récent remaniement, il en a profité pour aller à la rencontre du patronat. Il a enchaîné une série de rendez-vous avec des chefs d'entreprises dont le patron du numéro un de l'hôtellerie Accor, suivis d'un débat croisé au siège du Medef. Devant un parterre d'une soixantaine de personnes, le ministre s'est efforcé de livrer une somme d'éléments «nouveaux». Les yeux rivés sur l'actualité récente, il a commencé par aborder le volet sécuritaire. Sans les citer nommément, il a minimisé les effets des derniers attentats contre les étrangers. Ces «incidents», pour «sérieux» qu'ils soient, «ne remettent pas en cause la stabilité revenue» et ne parasitent pas la «visibilité» de l'économie aux yeux des milieux d'affaires internationaux, selon le ministre. De ses discussions avec les ministres français, Temmar dit avoir passé au crible bien des questions. Au premier rang desquelles certaines tiennent à coeur les autorités algériennes. Ainsi en est-il du projet de création d'un «Bureau France» au sein de son département ministériel. Conçu comme une sorte de «guichet unique», cette structure - encore au stade d'idée - se veut un «plus» organique dans l'assistance et l'accompagnement des investisseurs et hommes d'affaires français à pied d'oeuvre sur le terrain économique algérien. Aucune date précise n'a été avancée pour la mise en place d'une telle entité. Interrogé par Le Quotidien d'Oran sur le cheminement de cette idée, le chef de cabinet de Temmar a indiqué que le ministère «y travaillait». Abdelhamid Temmar a fait part à Christine Lagarde de la volonté des autorités algériennes de voir une structure similaire - un «Bureau Algérie» - planter son décor à Bercy. A l'heure actuelle, les dossiers «Algérie» sont traités au niveau du bureau «Maghreb» de la DREE (Direction des Relations économiques extérieures). Autre idée inédite dans le registre économique, le plaidoyer algérien pour un surcroît d'institutionnalisation de la relation économique. Alger appelle de ses voeux à la mise sur pied d'un Conseil d'affaires franco-algérien. Une institution semblable à celles qui lient la communauté d'affaires nationale et ses homologues américaine, italienne, chinoise, sud-coréenne, espagnole, etc. «Une telle structure se fait désirer, insiste Temmar. Nous avons souhaité, Mme Lagarde et moi, qu'elle soit pilotée par deux acteurs de poids des patronat français et algérien». Pour des motifs de «dynamisation» de la relation bilatérale, l'Algérie suggère aussi la création, en France, d'une Chambre algérienne de commerce et d'industrie. Pour l'heure, seule une Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA) se déploie sur le territoire algérien. Temmar s'est gardé de livrer, ne serait-ce que par allusion, quelques éléments de langage sur le volet économique de la visite de Nicolas Sarkozy à Alger. Aucune bribe n'était disponible, hier, sur les éventuels contrats ou projets qui pourraient être signés ou annoncés à l'occasion. Le ministre algérien en charge des investissements a sérié avec force détails les créneaux pour lesquels Alger souhaite une coopération et une assistance technique française. Anticipant sur les effets, inévitables, de l'accord d'association avec l'Union européenne, l'Algérie est soucieuse de préparer ses entreprises à affronter un marché euroméditerranéen débarrassé de barrières douanières. «Nous comptons sur l'assistance française pour doter nos entreprises en savoir-faire et en compétitivité dans la perspective d'un marché ouvert à la concurrence», souligne le ministre, qui a annoncé, pour la circonstance, un autre chantier «important»: la transformation de l'INPED de Boumerdès en «grande école» algérienne de management. «La mise à niveau et la maîtrise des règles de compétitivité sont au premier rang de nos priorités». Alger mise sur la coopération française dans ce domaine pour mener à bon port ses projets.


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