Algérie

Télévision : La «beurgeoisie» s'installe


Le terme de «beurgeoisie» est né dans les années 1980 de l'assemblage du mot «beur», apparu il y a plus de trente ans, et celui de bourgeoisie. Au lendemain de la marche des beurs de 1983, il signifiait l'arrivée dans la société française d'une classe moyenne issue de l'immigration : avocats, médecins, chefs d'entreprise, etc. La liste des métiers a enflé au fil des ans, jusqu'à retrouver des Maghrébins au plus haut sommet des grandes entreprises. Génération après génération, «Des hommes et des femmes se battent pour rester debout», annonce le film. Le documentaire de Sonia Kichah raconte la mémoire et les histoires individuelles de ces femmes et de ces hommes qui, à  force de volonté et de travail, accèdent à  l'ascension sociale. Le film est mené comme un voyage, des mines de Saint-Etienne au monde ultra sophistiqué de La Défense, la réalisatrice nous brosse un portrait de notre société et de ces nouveaux «beurgeois». Les récits s'entrecroisent, se répondent, interrogent le pays sur l'essence même de ce que sont ces «étrangers» qui réussissent, et sur ce que la société veut transmettre. «Le plus dur, explique dans le film un entrepreneur, c'était la barrière dans la tête. Est-ce que moi, Aziz, 23 ans, Val Fourré, j'étais capable de passer à  l'acte '» Une femme
dit : «La fierté, c'est de nous dire qu'on est allés plus loin que nos parents qui n'ont pas eu la chance d'aller si loin.» Un autre enfin pose la question de la discrimination, dont il ne faut pas se demander si elle existe : «La vraie question est de savoir si elle va t'empêcher de devenir ce que tu veux àªtre.» Sonia Kichah a fait ses études à  Paris et obtint en 1998 un DEA de cinéma à  la Sorbonne. Après avoir été assistante à  la réalisation dans Frantz Fanon de Cheick Djemaï, elle passe en 2002 derrière la caméra pour signer son premier court métrage, Feu vert. Elle réalise son premier documentaire Identités voilées en 2005, lors du débat sur le voile à  l'école et dans les lieux publics. En 2007, elle obtient une bourse de la francophonie pour la réalisation d'un court métrage, La veuve, la tante et l'enfant. Elle réalise en 2008 son deuxième documentaire, Les oubliés de Cassis sur un bidonville encore présent dans cette ville de la Côte d'Azur dans les années 2000.
    NB : * Diffusion ce lundi soir à  22 heures, samedi 4 décembre à  22 heures, dimanche 5 décembre à  18 heures et lundi 6 décembre à  17h15.
 
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