Télévision et DVD

Constat - Les 8 239 000 élèves des trois paliers aspirent à passer de bonnes vacances et faire un break avec les réveils aux aurores et les révisions interminables.
Mais combien sont-ils à profiter de cette pause tant attendue, sachant que les colonies relevant de l'Agence nationale des loisirs des jeunes (ANALJ) ne prennent en tout et pour tout que 18 000 enfants ' Outre cette équation connue de tous, l'analyse de cette alternative si convoitée par la plupart des écoliers, fait ressortir d'autres réalités.
La principale difficulté de l'ANALJ est le manque de moyens mis à sa disposition. Cette carence vient s'ajouter à l'état de vétusté avancée des camps de vacances conçus pour des objectifs valables pour la génération des années 70. Les conditions d'accueil dans ces structures diffèrent, selon que l'on soit fils de militaire, d'un cadre de Sonatrach ou d'un simple fonctionnaire dans une entreprise publique. Les deux premières catégories ont ainsi droit à un séjour à la hauteur du statut qui est le leur. Pour la dernière catégorie représentant la majorité du peuple, l'accueil est plus ou moins discutable.
Au-delà de cette distinction, ces espaces n'offrent au maximum que 15 jours de détente et sortie en mer. Que fait toute cette population du reste des vacances '
Un dilemme auquel font face des milliers de parents.
Pourtant, si le calendrier scolaire comporte des haltes c'est pour permettre à l'enfant de recharger ses batteries, de se changer les idées et de se relaxer. Pour faire le plein de positif en perspective de la prochaine rentrée scolaire, le loisir doit être à la fois éducatif et réparateur, insistent les spécialistes. Nos enfants n'ont malheureusement ni l'un ni l'autre. Ils passent en moyenne 6 heures par jour devant les DVD. D'autres, pour tuer le temps et fuir l'exiguïté de la maison, traînent, à longueur de journée, dans le quartier. Et c'est à cela que se résument les vacances de la majorité des petits Algériens. «Nous n'avons pas où aller». «Nous n'avons pas les moyens d'offrir à nos enfants un séjour au bord de la mer.» «Le déplacement à la plage coûte cher.» Voilà les phrases qui reviennent régulièrement, bien que le pays dispose d'un paysage riche en couleurs et en variétés. Encore faut-il que les actions des autorités concernées prennent en charge cet aspect. Aujourd'hui, à l'exception de certains parcs d'attractions respirant la morosité et offrant une image à l'agonie, rien n'est fait pour garantir des vacances dignes de ce nom à nos descendants. Pis encore, ils sont livrés à la flânerie et à la délinquance. La présence à portée de main du petit jeune d'un lieu de loisirs serait d'un grand secours à la fois pour ses parents et pour lui-même. Ces structures, si elles venaient à être créées, offriraient un espace disponible en permanence pour cette frange en quête de distraction, d'occupation attrayante et utile.
Enfin, il n'est pas besoin d'être grand clerc pour savoir que des enfants bien pris en charge sont un gage de garantie pour l'avenir de toute société qui se veut stable et équilibrée.