Les opérateurs de téléphonie mobile sont
mis à contribution pour financer le Fonds national de promotion des arts et des
lettres. Un arrêté signé par Karim Djoudi et Khalida Toumi en fixe les
modalités.
La désormais célèbre loi de finances
complémentaire 2009 (LFC 2009) a institué une taxe de 0,5% sur le chiffre
d'affaires des opérateurs de téléphonie mobile à verser au profit du «Fonds
national pour la promotion et le développement des arts et des lettres». Une
autre taxe de 5% avait été instituée par l'article 32 de la LFC 2009 sur les
rechargements prépayés. Concernant la taxe de 0,5% destinée au Fonds national
pour le développement des arts et des lettres, un arrêté interministériel signé
par le ministre des Finances, Karim Djoudi et la ministre de la Culture,
Khalida Toumi, est venu en préciser les modalités. L'arrêté, publié dans le
Journal officiel, souligne que la taxe est applicable sur le chiffre d'affaires
mensuel des opérateurs de téléphonie mobile à raison de 0,5% et qu'elle est
recouvrée de la même manière que les impôts directs. L'art. 3 dispose que la
taxe «doit se faire mensuellement sur la déclaration des impôts et taxes perçus
au comptant ou par voie de retenue à la source» auprès du receveur de la
direction des grandes entreprises. L'arrêté précise que le produit de la taxe
est recouvré et versé dans son intégralité au compte d'affectation spéciale
intitulé «Fonds national pour la promotion et le développement des arts et des
lettres ».
La
taxe de 5% sur les rechargements prépayés s'est traduite dans les faits par une
majoration des prix pour les consommateurs (20 dinars pour un rechargement de
1000 dinars). La direction générale des impôts (DGI) est bien intervenue en
aout 2009 pour indiquer que le montant de la taxe ne doit en aucun cas être
«répercuté en sus des prix affichés par les opérateurs de téléphonie sur le
prix de la carte ou sur le coût du rechargement ». Elle précisait que tout
«montant prélevé par des personnes autres que les opérateurs de téléphonie
concernés, expose leurs auteurs à l'obligation de reversement du montant du
prélèvement majoré de pénalités». Rien n'y fait pourtant. A ce jour, au moment
de la recharge, le consommateur s'acquitte d'un «supplément» qui n'atteint pas
toujours les 5% mais qui ne descend pas au-dessous de 2%.
Unanimité des opérateurs
Contrairement à la taxe de 5%, celle, plus modeste de 0,5% au
titre de soutien au Fonds des arts et des lettres n'a pas été impactée sur les
consommateurs. Les trois opérateurs mobiles dans une unanimité où les soucis de
marketing sont très évidents ont tous annoncé qu'ils assumeraient, seuls, cette
taxe «culturelle». Chacun des opérateurs a fait valoir qu'il sponsorise déjà
des activités culturelles et que la taxe en question ne le gène pas. Institué
dans le cadre de la loi de finances 2000, le «Fonds national pour la promotion
et le développement des arts et des lettres» est financé notamment par les
subventions de l'Etat et des collectivités territoriales, des dons et des legs.
Il permet d'accorder des subventions pour «la création littéraire dans ses
différents aspects», «l'encouragement des créations artistiques à l'exception
des Å“uvres cinématographiques et celles relatives au patrimoine archéologique,
monumental et muséal», «la publication des travaux de recherches relatives aux
domaines de la culture et des arts», «les rencontres artistiques, littéraires
et scientifiques» et le «financement des prix décernés pour les créations
artistiques et littéraires».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Saâdoune
Source : www.lequotidien-oran.com