Le ministre des Finances, Karim Djoudi, l'a
annoncé hier: l'Algérie et le russo-norvégien Vimpelcom
sont entrés pratiquement dans le dernier virage pour la cession d'au moins 51%
du capital de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy
à l'Etat algérien.
Que ce soit directement ou à travers une entreprise publique, peu importe,
l'essentiel est qu'au moins la majorité du capital du second opérateur
historique soit détenue par l'Algérie. La suite de ce dossier, qui tient en
haleine depuis presque deux ans les spécialistes des TIC et les investisseurs
dans ce secteur à haute valeur ajoutée, devrait aller très vite, selon le
ministre des Finances, vers un accord global. En fait, M. Djoudi
annonce que l'évaluation d'Orascom Télécom Algérie (OTA)
confiée par l'Algérie au cabinet d'affaires international Shearman
and Sterling LLP-France a
été achevée. Mais, il est resté ‘'muet'' sur le montant de cette évaluation, sinon
le ‘'chiffre'' donné par le cabinet d'affaires parisien. En fait, la
divulgation du montant de l'évaluation financière de Djezzy
reste encore soumise à la clause de confidentialité entre l'Algérie et Vimpelcom.
Selon M. Djoudi, l'évaluation élaborée par le
cabinet d'affaires de Vimpelcom a été également
achevée, ce qui ouvre la voie au début des négociations pour l'acquisition par
l'Algérie de la majorité du capital de Djezzy. Il a
indiqué ainsi que ‘'nous avons reçu l'évaluation, le partenaire étranger aussi
a fait son évaluation et nous sommes en négociations» pour la finalisation de
l'opération de rachat de Djezzy. Les discussions
entre les deux parties ont été simplifiées après l'ouverture de la data room d'OTA fin décembre dernier à la faveur de la signature d'un
accord de confidentialité avec Vimpelcom. «A
l'origine de la transaction, nous avons fait prévaloir le droit de préemption. Aujourd'hui,
nous sommes dans une opération de rachat. Sur le plan pratique, il faut que
l'opération puisse s'opérer dans les meilleures conditions», avait dernièrement
indiqué M. Djoudi, selon lequel des négociations
seront ainsi engagées en vue de conclure un accord sur le montant de la
transaction avant de poursuivre les modalités de la session de Djezzy. ‘'Nous passerons par la suite à ce qu'on appelle le
pacte d'actionnariat et le contrat de cession», avait déclaré M. Djoudi à la presse en marge de la clôture de la session
d'automne du Conseil de la
Nation.
Les tractations entre l'Etat algérien via le ministère des Finances et
les nouveaux propriétaires d'OTA se sont accélérées
après que le groupe Vimpelcom eut accepté de céder la
majorité du capital de Djezzy, mais sous réserve d'un
prix «acceptable». ‘'OTH'', du temps où il était dominé par Sawiris
et avant que OTA ne soit cédée au groupe italien Wind,
lui-même racheté en mars dernier par Vimpelcom, avait
réclamé à l'Etat algérien 7,8 milliards de dollars pour la vente de Djezzy. C'était en 2010, lorsque le groupe de Sawiris avait voulu céder Djezzy
au sud-africain MTN. La cession «va porter sur au moins 51% du capital d'OTA ou peut-être plus», a affirmé le ministre.
Le mystère reste, cependant, entier sur l'entreprise publique algérienne
qui sera désignée pour ‘'acheter'' les 51% de Djezzy
au nom de l'Etat algérien. A moins que ce ne soit une banque publique, selon
certaines indiscrétions. Pour autant, l'épilogue du dossier Djezzy
devrait rouvrir d'autres encore en suspens, comme celui de l'introduction de la
3G en Algérie. Le ministre de la
Poste et des TIC avait récemment précisé, devant les
critiques quant au retard du déploiement de la téléphonie de troisième
génération en Algérie, que cela se fera lorsque le dossier OTA sera assaini
complètement. Il faut penser donc que le prochain passage sous le giron
algérien de 51% de OTA devrait donner le feu vert aux consultations pour
l'entrée sur le marché algérien de la 3G, attendue avec une très grande
impatience par les accros, comme les professionnels des TIC. En Algérie, la
téléphonie mobile comptait 35,2 millions d'abonnés en 2011, une hausse de 2,5
millions d'utilisateurs par rapport à 2010, selon un bilan de l'Autorité de
régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). Au total, 35.228.893
abonnés à la téléphonie mobile ont été enregistrés jusqu'à novembre 2011. Un
chiffre en augmentation sensible par rapport à 2010 où il était de 32.780.165
abonnés.
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Posté Le : 22/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com