Téléphonie mobile : Ces «bips» qui nous font mal !

Bips répétés à  longueur de journée, messages à  vous donner froid dans le dos, appels masqués semant la hantise… sont autant de tracasseries qui empoisonnent la vie du harcelé. Les premières victimes sont apparemment les femmes, et ça se comprend !
En l'absence de textes juridiques définissant l'aspect coercitif pour sanctionner le harceleur, c'est tout le monde qui trouve finalement son compte... «Depuis un mois, j'ai reçu une centaine d'appels inconnus, notamment des appels masqués sur mon téléphone portable», déplore une jeune dame qui a eu le «malheur» d'afficher son numéro dans un journal dans le but de demander un emploi. La victime, 30 ans, habitant Blida, ne savait sans doute pas que le fait de publier une petite annonce dans un quotidien national allait transformer sa vie en enfer. Mariée, elle dit même avoir eu des démêlés conjugaux à  cause de ce genre d'appels, souvent nocturnes et parfois bien au-delà de minuit ! «Figurez-vous que je recevais jusqu'à soixante appels au quotidien les premiers jours de l'annonce, et dont le motif n'était pas du tout professionnel. Sur une centaine d'appels, trois seulement étaient liés à  mon objectif…», a-t-elle encore ajouté.
Un autre cas de figure qui se présente fréquemment et qui est autrement plus grave est celui où la «proie» est bien connue de son «bourreau». Il s'agit souvent d'une vieille connaissance, qui, pour une raison ou une autre, s'est soldée par une séparation ou une rupture. Là, le harcèlement téléphonique devient synonyme de vengeance et s'accentue, surtout quand la victime n'obtempère pas aux caprices du harceleur. «Le fait d'avoir rompu tout contact  avec mon ex-fiancé, ce dernier n'a pas trouvé mieux, en guise de vengeance, que de dispatcher mon numéro à  ses connaissances, et c'est à  vous d'imaginer la suite…»,  se désole t-elle.     Une perversion, selon les psychologues «Le harcèlement au téléphone est un acte pervers dans la mesure où il est nuisible en portant atteinte à  l'intégrité psychologique de celui ou celle qui le subit. Agir contre le gré de l'autre, tout en préméditant une démarche avec la volonté de faire du mal, relève de la psychopathologie. C'est une attitude déviante, négative aux normes sociales et qui se substitue même à  la paranoïa. Les harceleurs passent souvent à  l'agression verbale, aux humiliations et aux vulgarités. Personnalité de type névrotique, le harceleur nécessite une prise en charge psychologique», insiste, pour sa part, A. Lazereg, psychologue clinicien à  l'EPSP de Mouzaïa. Que faire alors ' Selon un responsable auprès d'un opérateur de téléphonie mobile, la victime qui veut déposer plainte doit impérativement décrocher, même s'il s'agit de bips. Elle doit mentionner aussi l'heure exacte de l'appel, même si ce dernier est masqué, «cela, afin qu'on puisse avoir une traçabilité à  notre niveau, en cas de plainte et pour mieux localiser le harceleur», a-t-il souligné. Contacté, un procureur de la République près la cour de Blida nous a informé qu'il n' y a pas une loi spéciale pour le harcèlement téléphonique. «C'est au juge de trancher à  sa guise !!!». Ailleurs, en France par exemple, le harcèlement téléphonique et les agressions sonores en vue de troubler la tranquillité d'autrui sont punis d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.