Algérie

Téléphonie mobile : Belfort : le sanctuaire du made in China



Téléphonie mobile : Belfort : le sanctuaire du made in China
Ce sont des appareils presque identiques aux originaux et qui sont proposés à des prix intéressants. Situé sur les hauteurs de la ville d'El-Harrach, le quartier de Belfort est devenu un sanctuaire des téléphones portables. Des maisons y ont même été démolies pour être transformées en magasins à plusieurs étages. Les multiples panneaux publicitaires accrochés sur les façades annoncent de loin les marques des mobiles. Ici, pas moins de 50 commerces proposent toutes les marques, leurs pièces de rechanges et leurs  accessoires. On peut aussi  flasher ou réparer des téléphones. Alors à Â  Belfort, on trouve de tout, du simple appareil au dernier I Phone. Particularité : toutes ces technologies arrivent par conteneur de Chine.«Les grandes usines du monde entier ont  délocalisé leur production au pays de Mao Tsé Toung. Alors pourquoi voulez-vous que nous importons de l'Europe des téléphones plus chers et en deuxième main alors qu'ils sont fabriqués en Chine», s'interroge Saïd, commerçant et importateur de téléphone mobile. Conséquence : tous les téléphones importés de Chine sont considérés  comme de deuxième choix.«Ce sont des appareils presque identiques aux originaux et qui sont proposés à  des prix intéressants. Et si presque tous les algériens possèdent un appareil téléphonique c'est grâce aux prix abordables que nous proposons», justifie Saïd  qui dit préférer passer quinze heures de vol pour aller faire des affaires et  gagner de l'argent en Chine que de se tourner vers l'Europe et acheter des téléphones hors de prix qui ne trouveront pas preneur  sur le marché algérien. Saïd reconnaît à  demi mot que les mobiles sont contrefaits. Hamid, lui, l'avoue ouvertement. Son Samsung 3650 avec deux puces en est la preuve.  Son prix : 13 800 DA. «Ce n'est pas l'original», fait remarquer le commerçant aux clients qui se tenaient devant la vitrine d'exposition. Pour les faire encore intéresser, le commerçant leur explique les caractéristiques de ce « bijou » qui  contient toutes les options y compris la télévision. «Le vrai, lance-t-il, ne porte pas deux puces ». Et ces modifications concernent toutes les marque, de Nokia, Sony-Ericsson à  LG en passant par Motorola.«DE LA BONNE IMITATION»«Nous prenons en compte le pouvoir d'achat des algériens. Alors je dis heureusement qu'il y a de la bonne imitation, sinon il sera difficile à  nos concitoyens de s'offrir un mobile venu d'Europe», observe Saïd avant de lâcher sentencieux : «Le marché est tellement saturé que le portable est devenu un simple gadget alors qu'il y a juste deux années les gens se faisaient agresser pour leurs appareils téléphoniques». Mais il n'y a pas que le coût qui pousse ces grossistes et vendeurs à  s'approvisionner de l'empire du milieu. L'attitude de certaines ambassades européennes en révulse certains. Saïd tient à  déplorer les exigences du consulat de France qui exigent l'extrait de rôle pouvoir délivrer le visa Schengen. «Je me demande pourquoi ils nous le demandent alors que logiquement  seul l'Etat algérien est habilité à  le faire car il s'agit d'un document qui concerne les relations entre le commerçant et les services des impôts », explique le commerçantHamid, qui s'est lancé dans le commerce du téléphone mobile il y a plus de dix ans a évacué ce type de tracasseries administratives en décidant de s'approvisionner uniquement de Chine. Dans la vitrine de son magasin, il expose presque toutes les marques de téléphone mobile au point d'émerveiller  ce particulier venu de Tizi-Ouzou à  la recherche d'un afficheur. « J'ai cherché en vain un afficheur pour mon portable. A Tizi-Ouzou j'ai entendu parler de ce quartier où on peut trouver tout ce qui se rapporte au téléphone portable. J'avoue que je suis surpris par toute cette marchandise ». A Belfort, si les magasins de téléphones portables sont pris d'assaut surtout par les revendeurs, les trottoirs de cette grande rue, par contre, sont aussi investis par des revendeurs de portables d'occasion ou neufs. De petites tables ou parfois un carton suffisent pour exposer les produits. Ces marchands parallèles ont trouvé la parade pour concurrencer les vitrines. « Ce n'est pas du Chinois, c'est l'original. Achôte du  solide ce n'est pas du toc, ne jette  pas ton argent ». C'est l'argument choc qu'ils déclament à  la face des curieux et autres chalands hésitants.  Dans le même quartier de Belfort, on trouve aussi un autre marché de téléphones mobiles d'occasion. Une cinquantaine de revendeurs ont investi une ruelle et en ont fait une plaque tournante des appareils d'occasion.  Le nombre de personnes qui fréquente ce petit marché est impressionnant. «Ici tout le monde trouve son intérêt ;  les revendeurs qui gagne un petit pourcentage ou le client qui souvent fait une bonne affaire car les revendeurs ne veulent pas garder longtemps certaines gammes de portables», explique Badreddine qui fréquente ce marché depuis qu'il a été exclu du CEM il y a sept ans. Son rêve est d'avoir son propre magasin comme ces dizaines de commerçants à  la barbe bien fournie et aux qamis impeccables.          


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