Les trois
opérateurs de téléphonie mobile en Algérie ont bien demandé un report du
processus d'attribution des licences 3G. S'ils s'entendent sur le fait que les
délais fixés sont trop courts, les opérateurs ne sont pas dans la même
situation. Des doutes s'expriment, en off, sur la capacité de l'opérateur
historique, Mobilis, à basculer dans la 3G avant fin 2013.
Apeine entamé, le processus d'attribution de licences de téléphonie
mobile de 3e génération (3G) a été ajourné. Au ministère de la Poste et des Technologies de
l'information et de la communication (MPTIC), on souligne que ce report a été
sollicité par les opérateurs qui «ont émis le souhait de disposer davantage de
temps pour leur permettre de mieux préparer leurs dossiers de candidature». D'autres
sources proches du dossier affirment que les trois opérateurs (Mobilis, Djezzy et Nedjma) ont effectivement demandé le report, mais chacune
l'a fait pour des raisons différentes. Les trois opérateurs sont d'accord pour
considérer que le délai fixé pour cette opération était «trop court», mais
l'opérateur historique, Mobilis, se trouverait dans
une situation beaucoup plus compliquée que ses deux concurrents. Ces sources
affirment que Mobilis, filiale d'Algérie Telecom, aurait besoin de beaucoup plus de temps pour
passer à la 3G. Et ce n'est pas une question de quelques mois supplémentaires. Mobilis pourrait ne pas être prête avant fin
2012, soit environ deux ans ! Mobilis aurait à mettre
à niveau un large pan de ses équipements. Ce qui constituera un investissement
lourd et nécessitera du temps en raison des contraintes liées à son statut
d'opérateur public, régi par le code des marchés publics. «Pour acheter des
équipements, il faudra lancer un processus d'appels d'offres qui prend
plusieurs mois, afin de sélectionner les fournisseurs des équipements. Il
faudra ajouter le temps nécessaire pour amener ces équipements, les installer, et
les tester» relève notre source. Il faut noter également que le volet
financement des équipements 3G ne sera pas un mince détail pour l'opérateur
public. Les opérateurs Djezzy et Nedjma
doivent eux aussi s'équiper pour la 3G, mais à la différence de Mobilis, leurs installations actuelles (c'est encore plus
vrai pour Nedjma) sont plus récentes et ont été dès
le départ orientées pour un basculement vers 3G.
DES RETARDS ET UNE
ACCELERATION SUBITE
Près de trois ans
et demi après la première annonce de leur volonté de lancer la 3e génération de
téléphonie mobile (3G), les pouvoirs publics ont probablement voulu rattraper
le retard. Mais après avoir tardé, on a subitement voulu aller trop vite en
essayant de boucler un processus d'attribution en l'espace de trois semaines. C'est-à-dire
entre le 19 septembre 2011, date fixée pour le retrait du dossier préliminaire,
et le 7 octobre 2011, pour le dépôt des dossiers de candidature. Trop court. Pour
tous. Sur la 3G, il est utile de rappeler que l'ancien ministre des PTIC, Boudjemaa Haïchour, avait annoncé,
le 16 avril 2008, à partir de Skikda, qu'un appel d'offres pour l'attribution
de la première licence 3G allait être lancé d'ici la fin du même mois de la
même année. Sans suite. Son successeur, Hamid Bessalah, avait évoqué, quant à lui, un saut vers la 4G
pour «rattraper le retard» technologique de l'Algérie dans ce domaine. Sans
suite également.
Il a fallu
attendre septembre 2011 pour que l'appel d'offres soit lancé par l'ARPT (Autorité de régulation de la Poste et des
télécommunications) avec une volonté subite d'accélérer et d'aller très vite. A
titre de comparaison, les processus d'attribution des licences 3G au Maroc et 4G
en France ont pris au moins trois mois.
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Posté Le : 11/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zahar
Source : www.lequotidien-oran.com