Téléphone fixe
Lacom s?apprête à se retirer du marché algérien En raison de graves difficultés qu?il impute à l?Agence algérienne de régulation (ARTP), accusée de fermer les yeux sur des pratiques anticoncurrentielles dont se rendrait coupable son concurrent Algérie Télécom, l?opérateur de téléphonie fixe, Lacom, s?apprête à cesser ses activités en Algérie, selon Oxford Business Group, qui s?appuie sur les propos de Bachir Akil, président du directoire d?Egypt Telecom, coactionnaire avec Orascom Télécom de cette société installée depuis à peine deux années dans notre pays. Selon cette même source, les actionnaires de Lacom auraient pris la décision de se retirer du marché algérien au risque d?y subir d?importantes pertes. Une provision d?environ 45 millions de dollars aurait même été constituée pour faire face aux éventuels manques à gagner financiers qui pourraient résulter du forfait déclaré par cette société qui avait, pour 65 millions de dollars, décroché en mai 2005 la licence d?exploitation d?une durée de 15 ans du second réseau de téléphonie fixe mis en adjudication par le gouvernement algérien. Propriété de ce consortium d?entreprises égyptiennes, Lacom avait pour missions de gérer et de développer ce réseau à travers l?ensemble du territoire algérien, même à l?étranger. C?est une activité qu?elle avait entamée avec beaucoup d?optimisme, convaincue que la téléphonie fixe, avec seulement 10% d?abonnés, était promise à un bel avenir. Un optimisme qui virera malheureusement très vite au cauchemar en raison de la percée spectaculaire de la téléphonie mobile qui a réussi, en moins de cinq années, à capter quelque 23 millions d?abonnés. Les demandes en installations fixes que se disputent Algérie Télécom et Lacom sont en nette régression et les applications multiformes du portable (internet, télévision, etc.), qui seront prochainement lancées en Algérie, rendront encore plus relative l?utilité du téléphone fixe. Il faut sans doute ajouter, aux difficultés futures de Lacom, l?ouverture du capital d?Algérie Télécom, censée faire de cette société un concurrent encore plus redoutable. C?est une erreur de stratégie commerciale que les actionnaires égyptiens ne veulent à l?évidence pas assumer, privilégiant pour des raisons qu?on ignore le subterfuge de la concurrence déloyale au profit de l?opérateur historique Algérie Télécom, dont serait coupable l?ARTP. Les propos tenus à la presse le 15 août dernier par le président du directoire d?Egypt Telecom sont, à ce titre, très éloquents. « Nous avons maintenant pris la décision de nous désengager de ce partenariat, parce que nous ne sommes pas convaincus de la réponse du régulateur et force est de constater le manque de support en faveur des principes libéraux. » Des propos que l?ARTP s?est évidemment dépêchée de rejeter en donnant pour preuve de son impartialité la suspension de la campagne de promotion de téléphone sans fil par boucle radio gratuit (WLL) que s?apprêtait à lancer Algérie Télécom, l?ARTP ayant estimé que cette offre pouvait nuire au bon fonctionnement de la concurrence. Bien que la licence d?exploitation autorise Lacom à fournir des services à l?échelle locale, nationale et internationale, force est de constater que les activités cette dernière restent cantonnées dans les limites de l?agglomération algéroise faisant de nombreux mécontents au sein de ses abonnés qui avaient cru à l?extension rapide du réseau, tel que le leur avait promis Lacom, à la faveur d?intenses actions médiatiques.
Posté Le : 10/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nordine Grim
Source : www.elwatan.com