Algérie

Tel-Aviv mise sur le traité de Camp David



Tel-Aviv mise sur le traité de Camp David
Après l’attaque de son ambassade au Caire, Israël compte préserver le traité de paix de Camp David signé le 26 mars 1979 par le Premier ministre israélien Menahem Begin et le président égyptien Anouar El Sadate. Et cela sous le parrainage du président américain Jimmy Carter.«Je suis heureux qu’il y ait d’autres forces en Egypte, à commencer par le gouvernement égyptien, d’autres voix qui veulent continuer à faire avancer la paix», a déclaré le Premier ministre de l’Etat hébreu, Benjamin Netanyahu, lors du Conseil des ministres et repris par l’AFP. «Nous sommes en contact avec le gouvernement égyptien quant aux procédures   nécessaires pour le retour de notre ambassadeur et de son équipe de façon à ce que leur sécurité soit assurée et qu’ils puissent continuer à représenter Israël au Caire», a ajouté le Premier ministre. L’ambassadeur d’Israël en Egypte, Yitzhak Levanon, a dû rentrer précipitamment samedi en Israël avec 80 membres du personnel de l’ambassade et leurs familles, tous sains et saufs, à la suite du saccage de la mission diplomatique. Benyamin Netanyahu a de nouveau salué le président américain Barack Obama «qui s’est impliqué à un moment critique afin d’user de l’influence de l’Amérique» pour résoudre l’affaire. Les dirigeants israéliens ont aussi rendu hommage à l’intervention des membres d’un commando égyptien qui «ont réglé le problème, peut-être de façon un peu tardive, mais ils l’ont fait en évitant ainsi un bain de sang», selon le ministre de la Défense passive, Matan Vilnaï. Les forces de sécurité égyptiennes ont délivré six gardes israéliens, chargés de la protection de la mission diplomatique au Caire, assiégés dans les locaux envahis par des émeutiers.     Plusieurs ministres israéliens ont adopté un ton conciliant. «Nous ferons tout pour que les relations entre les deux pays reviennent à la normale», a indiqué le ministre de l’Environnement, Gilad Erdan. Sous tension après la chute en février du président Hosni Moubarak, les relations bilatérales se sont détériorées depuis que cinq policiers égyptiens ont été tués le 18 août par les forces israéliennes qui pourchassent les auteurs présumés d’attaques dans le sud d’Israël, près de la frontière avec l’Egypte. «Nous sommes engagés à préserver la paix avec l’Egypte», a relevé samedi dernier Benjamin Netanyahu dans une allocution radiodiffusée. En parallèle, nombre de leaders de la droite israélienne ont exprimé leurs doutes sur le «printemps arabe» qui agite nombre de pays de la région, considéré comme   positif par les pays occidentaux mais accueilli avec la plus grande suspicion en Israël. «Israël est un des seuls pays au monde à n’avoir pas exulté de joie et applaudi à tout rompre à ce que l’on appelle» le printemps arabe. «Nous sommes restés très sceptiques, même si nous sommes pour la démocratisation dans les pays arabes», a rappelé Gilad Erdan. Ce dernier a catégoriquement rejeté tout lien entre l’isolement régional d’Israël, confronté à de graves crises diplomatiques avec l’Egypte et la Turquie, et l’impasse totale dans les négociations avec les Palestiniens. «Tout cela n’a rien à voir, la haine des foules contre Israël existait même   lorsque des négociations directes avaient lieu», a-t-il fait valoir. Pourtant des voix s’élèvent pour s’inquiéter de l’isolement d’Israël à l’approche de la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, a appelé, hier, à une réunion   spéciale du cabinet pour débattre de cet isolement croissant. Les islamistes pour une «révision» des relations avec Israël De leur côté, les Frères musulmans égyptiens ont réclamé, hier, une «révision» des relations avec Israël et dénoncé le tour de vis sécuritaire annoncé par le pouvoir égyptien après l’attaque contre l’ambassade israélienne au Caire vendredi. Le Parti de la liberté et de la justice, issu de la confrérie islamiste, plaide dans un communiqué pour la «révision des relations israélo-égyptiennes» et l’arrêt des livraisons de gaz égyptien à l’Etat hébreu. Israël «doit avoir reçu le message et compris que l’Egypte a changé, que la région dans son ensemble va changer, et qu’il n’y a plus de place pour son arrogance et son agression», poursuit le parti. Le texte ne parle toutefois pas de rupture formelle de l’accord de paix de   1979 entre l’Egypte et Israël. Le parti dénonce également le renforcement du dispositif sécuritaire  annoncé par le pouvoir samedi après la mise à sac de l’ambassade israélienne, en particulier le recours accru aux mesures judiciaires et policières d’exception prévues dans la loi sur l’état d’urgence en vigueur depuis trente ans. Il met en garde l’armée, qui dirige le pays depuis la chute du président Hosni Moubarak en février, de prendre la question de la sécurité   comme prétexte pour reporter les élections législatives prévues à l’automne. «Le parti refuse toute tentative d’utiliser et exploiter ces incidents pour appliquer des dispositions martiales, restreindre les libertés ou retarder les échéances de la période de transition», souligne le communiqué. La confrérie, dans un communiqué distinct, critique «une lenteur inacceptable et injustifiée du gouvernement et du Conseil militaire» dans le transfert de pouvoir aux civils comme elle s’y est engagée. «Le vrai problème vient du fait qu’il n’y a pas de conviction que le peuple est la source de la légitimité», souligne la confrérie, qui appelle à «une accélération des mesures de transfert du pouvoir du Conseil militaire à un pouvoir
civil élu».


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