Tel Aviv dans la ligne de mire !

Ceux qui faisaient mine de s'interroger sur son intention à rééquilibrer sa politique moyen-orientale sont, désormais, fixés sur la ligne de conduite d'Obama II vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. Encore et pour toujours, le soutien inconditionnel à l'Etat hébreu. Cette énième agression barbare contre les populations de Ghaza, approuvée et justifiée par la Maison-Blanche, coupe court aux illusionnistes arabes qui croyaient à la solution négociée des deux Etats. Même l'actuel chef de l'autorité palestinienne qui, du temps de Yasser Arafat, s'était laissé convaincre, revoit aujourd'hui sa copie. Sans réel rapport de forces sur le terrain, toute la bonne volonté de Mahmoud Abbas s'effiloche devant l'intransigeance de la partie adverse qui ne veut absolument rien lâcher. Abou Mazène réalise, à ses dépens, que Merouan Barkhouti était beaucoup plus pertinent que Mohammed Dahlan. Même le statut de simple observateur à l'ONU lui est contesté ! L'Amérique et l'Occident appuieront toujours Israël. Ce sont leurs gros intérêts dans la région qui leur dicte cette position. Obama, comme Merkel, Hollande, Cameron et leurs futurs successeurs couvriront toujours les crimes humanitaires des généraux de l'armée israélienne. Ces dirigeants qui, par ailleurs, s'improvisent comme les dépositaires exclusifs de la conscience humaine, continueront de discourir sur la prétendue «légitimité défensive» israélienne au lieu d'intervenir énergiquement afin de stopper un nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom. La violation de toutes les résolutions onusiennes sur la question n'expose pas le régime sioniste à la moindre des réprimandes. La chimérique théorie de la démocratie et des droits de l'homme ne changera rien à cette donne fondamentale. La vie d'un Palestinien, comme celle de n'importe quel autre arabe, ne vaut rien. Ce n'est pas la Ligue arabe qui dira le contraire ! Donc, à la lumière de toutes ces évidences, il est clair que le peuple palestinien n'a pas tellement le choix pour le recouvrement de sa dignité piétinée. La communauté internationale penche outrageusement pour Israël. Les frères arabes, apeurés et soumis comme des toutous, ne lèveront pas le petit doigt, non plus. Une seule option : les Palestiniens doivent se battre sur tous les terrains pour arracher leur liberté, à la seule force de leurs bras. Lors de l'opération «Plomb durci» en 2009, on avait enregistré un millier de morts, essentiellement des femmes et des enfants, brûlés vifs au phosphore blanc, et plus de quatre milles blessés parmi les civils sans défense. Se comportant comme un Etat voyou, Israël s'était aussi impunément attaqué aux installations onusiennes. Nul ne s'était offusqué ! Aucune poursuite n'a été engagée contre les auteurs du massacre. Au septième jour de l'agression toujours en cours, faussement baptisée «pilier de défense», l'Etat sioniste a fait 114 morts et des centaines de blessés. Mais, cette fois, la résistance a marqué des points. Ses missiles ont atteint des cibles lointaines (Tel Aviv, Jérusalem, Ashkelon') qui étaient jusque-là hors de sa portée. Cela suppose un développement majeur sur le terrain. C'est un acquis à consolider pour ramener les militaires israéliens
à de véritables négociations de paix. La Palestine ne doit compter que sur elle-même. La résistance est sa seule voie de salut. «On ne demande rien à nos frères arabes. Nous leur disons simplement de nous laisser nous battre», disait, à juste raison, un représentant de l'aile armée du Fplpf au début de l'invasion israélienne de 2009. Les Palestiniens n'ont plus peur. La frayeur change de camp dès à présent.
K. A.