Algérie

«Téhéran ne veut pas se doter de l'arme nucléaire»



L'Iran ne cherche pas à posséder des armes nucléaires, a déclaré dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. «Les armes nucléaires n'ont pas leur place dans la doctrine de la République islamique d'Iran, et sont contraires à notre politique et à nos convictions», a affirmé Amir-Abdollahian, cité par le site Internet du ministère. Il a appelé à la mise en oeuvre de tous les aspects du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, un traité international historique dont le but est le désarmement nucléaire. Il a ajouté que la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient devait faire l'objet d'une sérieuse réflexion, et que l'Iran était prêt à coopérer à cet égard. Concernant les négociations en cours à Vienne sur la relance de l'accord sur le nucléaire de 2015, il a déclaré que l'Iran souhaitait sérieusement parvenir à un «accord solide et stable», mais que le résultat des pourparlers dépendait également de la «volonté de conclure un accord» de Washington, ainsi que «de sa flexibilité et de son réalisme dans la pratique». Un nouveau cycle de pourparlers visant à relancer l'accord sur le nucléaire, officiellement connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA), a débuté jeudi à Vienne après une interruption de cinq mois. L'Iran a aussi exhorté dimanche l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à régler «complètement» la question des sites non déclarés, une demande clé de Téhéran dans les négociations en cours pour relancer l'accord international de 2015 sur le nucléaire. Les pourparlers ont repris jeudi à Vienne, après cinq mois de blocage, pour tenter de régler les derniers points d'achoppement entre Téhéran et Washington afin de sauver le pacte de 2015.Ce dernier a été conclu par l'Iran d'une part, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne de l'autre. Le pacte est moribond depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis sous Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines, qui ont poussé Téhéran à s'affranchir progressivement de ses obligations dictées par l'accord. Les Etats-Unis participent de manière indirecte avec l'Iran aux négociations de Vienne qui ont débuté en avril 2021. L'administration américaine de Joe Biden veut le réintégrer, l'Union européenne jouant l'intermédiaire. Dans le cadre des discussions ayant repris jeudi, Téhéran exige que l'AIEA achève son enquête concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés. «L'agence devrait complètement régler la question (...) par la voie technique, et s'éloigner des questions politiques non pertinentes et non constructives», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian lors d'un entretien téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Selon un communiqué de son ministère dimanche, il a réaffirmé que son pays était «sérieux dans la recherche d'un accord solide et durable», estimant que «l'issue de l'affaire dépend de la volonté des Etats-Unis de parvenir à un accord». Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA avait exhorté en juin l'Iran à «coopérer» avec l'agence onusienne, qui avait déploré dans un rapport l'absence de réponses «techniquement crédibles» concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés. Cette question empoisonne les relations entre le gendarme onusien du nucléaire et l'Iran, qui considère qu'il s'agit là d'un dossier «politique par nature et qui ne devrait pas être utilisé comme un prétexte pour punir l'Iran» à l'avenir, selon un diplomate iranien interrogé par l'agence officielle iranienne Irna. L'Iran veut ainsi que ce dossier soit réglé dans le cadre des négociations sur la relance de l'accord de 2015.


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