Algérie

Téhéran, Isfahane, Qom La Perse soufie se fait discrète



Dans le pays de Omar El Khayam, on ne parle pas soufisme. La Perse d'El Halladj se fait très discrète depuis que l'Iran s'est livré corps et âme au diktat des Mollahs. Que ce soit à Téhéran ou à Isfahane, en passant par Qom, tout respire civilisations et religions. « Les soufis ont donné un nom aux différents ponts qui constituent cet espace, » explique Ibrahim Mahmandoust, notre guide interprète à Isfahane. Il décrivait les méthodes de construction de la place des 33 ponts. « 33 signifierait selon les chrétiens que Jésus a été prophète à l'âge de 33 ans, (une thèse rejetée par les musulmans puisque Jésus est né prophète) pour eux, 33 signifie 33 degrés de la Mecque. » Ziandroud qui veut dire beaucoup d'eau, le fleuve qui coule sous les 33 ponts tire sa source de la montagne Zarkoh à 400 km de la ville. Il alimente en eau les villes du sud comme Yazd, l'oasis faite d'argile. Construit en l'an 160 hégirien, le pont Khadjouf qui veut dire l'écrivain, représente la force et l'existence de Dieu. « A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons » tout autant que « Dieu est la lumière des cieux et de la terre » sont traduites sous différentes formes architecturales dont les couleurs vives ont toutes une signification. Le vert représente le paradis, le rouge la force, le bleu la sacralité et la pureté et enfin le jaune, la couleur de l'or. Le musée du Coran à l'hôtel Abassi retrace tous les styles d'écritures du livre sacré. Ibrahim nous montre une édition datant de 215 ans, une autre écrite chaque page de différente manière. « Le plus facile est celui de Otmane Taha, qu'on retrouve en Algérie, » dira Ibrahim. Et le Coran le plus célèbre à Isfahane a été écrit par Abou El Assoued Edouali. Les Iraniens se contentent à ce jour de ne parler que perse. « Dans la langue perse, on a 60 % de mots arabes, seulement nous avons quatre lettres de plus que l'alphabet arabe, ce qui nous différencient de ceux qui parlent arabe parce que nous le prononçons différemment », nous explique Hossein Kohandani, l'Iranien qui parle français. Isfahane a édicté par la plume de Sibaough, les règles de la grammaire arabe. Alors qu'elle est la deuxième langue officielle du pays et son enseignement est une obligation constitutionnelle, rares sont les Iraniens qui la parle. H. Ghanimi Fard, le directeur des Relations internationales au ministère iranien du pétrole avait souligné lors de notre rencontre à Téhéran que « les Algériens ont de la chance d'avoir le français comme deuxième langue, nous les Iraniens nous n'en avons aucune ». ISFAHANE LA SOUFIE SE FAIT DISCRETE


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