Algérie

Téhéran a demandé des «ajustements» à la proposition de l'UE



L'Iran a demandé «quelques ajustements» à la proposition d'accord soumise par l'Union européenne aux participants aux négociations sur le dossier nucléaire iranien, a affirmé, hier, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Dans une interview à la Télévision nationale espagnole, Borrell a confirmé que «la plus grande partie» des participants avaient accepté les demandes iraniennes, dont il n'a pas dévoilé la teneur, et que seule «manque la réponse des Etats-Unis». Les négociations sur le nucléaire iranien ont pour but de sauver l'accord international conclu en 2015 avec le régime de Téhéran par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) plus l'Allemagne, dont Washington s'est retiré en 2018 sous la présidence de Donald Trump. L'objectif de cet accord était de limiter et de contrôler le programme nucléaire iranien afin d'empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique, en échange d'un allègement des sanctions internationales pesant sur le pays. L'UE, qui assure la coordination des pourparlers de Vienne sur ce dossier, avait indiqué le 8 août qu'elle avait soumis aux participants «un texte final» et que celui-ci «ne (serait) pas renégocié», demandant à toutes les parties de l'accepter. «L'Iran a répondu en disant 'oui mais', c'est-à-dire qu'il veut quelques ajustements supplémentaires», a affirmé Borrell durant l'interview. Lors d'une conférence de presse lundi à Santander (nord de l'Espagne), il avait confié que la réponse iranienne lui avait paru «raisonnable» et que, pour cette raison, elle avait été transmise aux six autres pays concernés. «Nous attendons la réponse» de ces pays, a-t-il poursuivi. «La plus grande partie d'entre eux sont d'accord, mais il manque la réponse des Etats-Unis (...) et nous espérons que nous allons recevoir une réponse durant la semaine.» Réagissant aux propos du gouvernement iranien, qui accuse les Etats-Unis de faire traîner les choses, le département d'Etat américain a expliqué lundi qu'il restait «des questions en suspens», une référence aux «ajustements» demandés par Téhéran comme condition de son accord. «Nous sommes encouragés par le fait que l'Iran semble avoir laissé tomber certaines de ses demandes non acceptables, comme la levée de la désignation des Gardiens de la Révolution» en tant qu' organisation terroriste, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Ned Price, soulignant que «nous sommes plus proches d'un accord qu'il y a deux semaines». Les Etats-Unis ont nié retarder les négociations sur un accord sur le nucléaire iranien, comme Téhéran les en a accusés, mais assuré qu'il restait encore des «questions en suspens» à résoudre. «Mais il reste des questions en suspens qui doivent être résolues», a ajouté Ned Price lors d'un point de presse, refusant de les détailler. Pendant des mois, Téhéran a lié tout accord à un retrait des Gardiens de la révolution, de la liste noire américaine des organisations terroristes. Malgré d'intenses consultations, les Etats-Unis n'ont pas encore formellement répondu au «texte final» soumis par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, contrairement à l'Iran. Téhéran a critiqué lundi les Etats-Unis pour leur «retard» à donner leur avis sur les propositions iraniennes à ce «texte final». Le 26 juillet, le chef de la diplomatie européenne et coordinateur pour le dossier du nucléaire iranien a en effet soumis un projet de compromis et a appelé les parties engagées dans les pourparlers à l'accepter pour éviter une «dangereuse crise». Les discussions ont repris le 4 août dans la capitale autrichienne pour une énième tentative de sauver l'accord international conclu en 2015 entre d'une part l'Iran et de l'autre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l'Allemagne et la Russie. «L'idée selon laquelle nous aurions retardé les négociations de quelque façon que ce soit n'est tout simplement pas exacte», a affirmé Price en précisant que les Etats-Unis continuaient «à examiner» les réponses iraniennes et que Washington répondrait dès «que cet examen et ces consultations (seront) terminés»


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