L'auditorium de
l'université de Tébessa a abrité, samedi dernier, une journée d'étude, sous le
thème «La lutte contre les stupéfiants et la toxicomanie» et cela, en
collaboration avec les autorités judiciaires et la présence remarquée des
différents corps constitués engagés directement dans cette opération: gendarmerie
nationale, sûreté nationale ainsi que les services des douanes. Tous les
intervenants ont été unanimes pour signaler la gravité de la situation. Ainsi
pour le représentant du ministre de la Justice et directeur général de l'Office
national de la lutte contre les stupéfiants et la toxicomanie, que le
dispositif mis en place revêt deux aspects, répressif et préventif. Pour lui,
plusieurs facteurs externes et internes concourent dans l'augmentation des
crimes liés au commerce et à la consommation des stupéfiants, d'après la hausse
sensible constatée ces dernières années, chiffres à l'appui, des quantités
saisies, 38 tonnes en 2008 pour passer à 73 tonnes en 2009, quantités
introduites à partir de l'étranger. Ainsi donc et selon l'intervenant,
l'Algérie est devenue un territoire de passage privilégié, d'une quantité assez
importante de la production d'un pays voisin, le Maroc, qui, selon les
statistiques fournies, produisait à lui seul 60% du cannabis dans le monde,
soit environ 22.000 tonnes/an dont une partie transitait par notre pays (26%
étant consommés sur le marché algérien). Le responsable de l'office nota que la
position géographique de l'Algérie, à proximité de l'Europe, l'exposait à ce
genre de trafic. D'autres formes de drogues, encore plus nocives, ont fait leur
apparition dans notre pays, telles que la cocaïne, l'héroïne et les drogues de
synthèse, à travers un réseau de trafiquants chargés de l'écoulement de la
«marchandise».
Parmi les autres facteurs externes cités,
l'existence indéniable des liens étroits entre le commerce des stupéfiants et
les réseaux du terrorisme, dans certains pays du Sahel, des transactions se
faisaient sous forme de troc, drogue contre armes. Exploitant la situation
difficile voire dramatique d'une partie de la jeunesse, chômage, malvie, les
trafiquants redoublaient de férocité devant l'appât du gain facile,
aujourd'hui, la catégorie des jeunes de moins de 35 ans est la plus touchée par
ce phénomène. Aussi devant la rapidité de l'extension du fléau, toute la
société est appelée à réagir au plus vite, en utilisant tous les moyens légaux
dans la lutte contre la banalisation du phénomène, à savoir, les institutions
de l'Etat, la société civile, à commencer par la prévention au niveau de la
famille, de l'école ou encore la mobilisation des mosquées comme vecteurs de
sensibilisation. L'aspect curatif n'étant pas négligeable, quant à la prise en
charge médicale des toxicomanes par la multiplication des centres de soins
intensifs. Sans quoi, la situation deviendrait intenable, au risque de remettre
en cause les fondements mêmes de l'avenir de la nation.
Posté Le : 19/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Chabana
Source : www.lequotidien-oran.com