Tébessa: Parents et élèves attendent la rentrée des classes

Quand se fera la reprise des écoles ' C'est la question lancinante qui taraude l'esprit des parents d'élèves. Une date qui sera fixée par les pouvoirs publics, dès qu'ils constateront l'amélioration de la situation épidémiologique du pays, a-t-on signalé, à plusieurs reprises.Et le bon déroulement des épreuves du BEM et du Bac, du point de vue sanitaire encourage, le retour des élèves à leurs établissements scolaires. Sauf que de nombreux parents commencent à s'impatienter, tant la longue rupture des cours pèsent sur leurs enfants, mentalement et surtout pédagogiquement.
Presque six mois d'arrêt, les risques pédagogiques deviennent évidents, selon les enseignants et des inspecteurs de l'Education. L'élève devra réapprendre certains gestes et comportements, « durant tout l'été et bien après, mon fils de 12 ans, élève du cycle moyen, n'a cessé de manifester son angoisse, la brusque cassure du rythme des cours, l'a rendu nerveux, moins attentif, parfois turbulent, alors que pendant l'année scolaire régulière, il avait cette envie de suivre ses leçons. Le vide forcé a peut-être causé une césure dommageable, difficile à combler, en si peu de temps, quand on connaît la durée effective d'une année scolaire chez nous. « Plusieurs fois, j'ai essayé de le remettre au travail, mais quelque chose d'anormal le contrariait à revenir à la révision de ses cours », nous dira Abderahmane. Soudain l'enfant s'est retrouvé enfermer dans un vase clos, dans ces cités-dortoirs, où rien n'est disposé pour aider les enfants à évoluer sainement, puis la pandémie fera le reste, en cassant les rapports des gens. Peu de sortie, le jeu élément essentiel pour les petits est réduit, les consignes de prévention, souvent contraignantes entamèrent les capacités mentales de certains, les enfants en premier. Mounia mère de famille, trois enfants scolarisés, fera la même remarque pour ce manque qui à la longue pourra nuire à la personnalité de l'être aussi fragile que l'est l'enfant. « Il est difficile de retenir les enfants à l'intérieur d'un appartement exigu, avant ils avaient la possibilité de se rendre à l'école, pour étudier bien-sûr, mais aussi c'étaient des moments récréatifs, de défoulement pour eux, la rencontre des camarades de classe. Ils avaient l'occasion de parler, de consommer le surplus d'énergie, de lier de nouvelles relations, l'enfant a besoin de s'exprimer, autrement qu'à la maison » et d'ajouter « comment sera la rentrée des écoles, après de longs mois d'inactivité, faudra-t-il penser à une prise en charge et accompagnement psychologique et pédagogique, pour que la reprise se tiendra en douceur, sans trop de pépins '» Même son de cloche, parmi l'encadrement administratif et pédagogique, où il est redouté le retour de la manivelle, du confinement, notamment dans le secteur de l'Education, la lassitude conjuguée aux effets des surcharges des classes, la réduction des volumes horaires, la crainte de la surcharge des programmes scolaires, tout ce scénario pourra entamer la volonté des uns et des autres. Pour le moment, les élèves continuent de déambuler dans les rues, en attendant l'annonce de la date officielle de la rentrée scolaire. Même si cela n'a pas empêché les chefs de famille, de faire leurs provisions, par les achats des fournitures scolaires, tabliers, sacs scolaires et autres articles vestimentaires, un instant heureux pour les enfants, comme d'habitude !!