Algérie

Tébessa: Oum Ali, entre histoire et isolement



Tébessa: Oum Ali, entre histoire et isolement
Il était une fois, depuis la nuit des temps, une mère, la maman d'Ali, racontait-on. La femme défiait les hommes de son village pour que quelqu'un d'entre eux prenne son courage et aille passer une nuit entière, là-haut sur une colline qui, disait-on, était hantée par des esprits malveillants (djinns). D'après les histoires rapportées, personne n'osa s'aventurer sur le lieu maléfique. Alors, notre mère courage se dirigea toute seule, par une nuit sans étoiles, et passa des heures à scruter le ciel, sans peur et sans reproche. Depuis, et pour lui rendre hommage, les habitants de la bourgade appelèrent leur localité Oum Ali. Aujourd'hui, chef-lieu de la daïra éponyme, Oum Ali, une commune par la dizaine de ses semblables, sises tout au long de la bande frontière, sa voisine Saf Saf Ouesra, El Houijbet, El Meridj, entre autres. Oum Ali est une commune semi-rurale à vocation agricole en premier, même si quelques petites unités industrielles y sont localisées, notamment pour ce qui est de la fabrication de matériaux de construction. Les quelque 5.000 âmes vivaient des activités agricoles, céréales et oléicultures, pratiquées sur une superficie irriguée de plus de 4.000 hectares. Les vergers d'oliveraies ont progressé, une réussite pour certains agriculteurs, en dépit des effets de l'isolement. Sa proximité des frontières aurait pu donner à Oum Ali une autre posture, un atout dans les échanges économiques et commerciaux avec nos voisins tunisiens. Or, Oum Ali ne dispose pas encore d'infrastructures adéquates, transport en particulier. Résultat : les investisseurs et promoteurs hésitent toujours, une région à explorer et défricher, l'exploitation de ses ressources naturelles pourrait ouvrir une brèche dans le mur de l'isolement. La commune continue de dépendre de Bir El Ater en matière de services. Oum Ali, fief des Ouled Sidi Abid et des Férachiche, espère mieux, ses enfants longtemps happés par le phénomène de la contrebande, faute de mieux, ses diplômés sont poussés vers d'autres cieux, le chômage gangrène le tissu social, peu de projets fiables, peu de perspectives. Et pour que les heures de la journée et des longues nuits s'égrènent vite, on se raconte encore et encore l'épopée d'Oum Ali, la femme bien sûr !!!


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