Quand l'offre surpasse la demande, cela donne des ailes à la consommation. C'est élémentaire, cher monsieur. Une loi économique fondamentale du marché concurrentiel qui ne s'applique pas chez nous. Cela se vérifie une fois encore sur les étals des légumes frais à Tébessa. Les produits maraîchers sont en abondance et souvent de qualité, avec à la clé une certaine stabilité des prix. Pas de quoi s'affoler, les acheteurs font leurs emplettes en toute quiétude. Pas de rupture des stocks pour l'instant tant les légumes sont largement disponibles. Hormis quelques légères hausses, tout le reste est accessible, notamment les légumes de large consommation, pomme de terre, carotte, navet, oignon, fenouil, concombre… les chefs de famille n'ont que l'embarras du choix pour se procurer ce dont ils ont besoin, sans compter leurs sous et faire les calculs d'épicier. Les marchés de légumes et fruits improvisés çà et là ne font que confirmer la tendance de la stabilité des prix, en cassant en quelque sorte le monopole exercé par certains commerçants du seul marché couvert de la ville.Faut-il rappeler que l'approvisionnement des marchés de Tébessa continue de se faire à partir des autres wilayas. La bonne étoile du consommateur brillera aussi longtemps, tant que les spéculateurs resteront éloignés, car ce sont eux qui mettent le feu aux étals. Ce sont eux qui allument la mèche, dès que le prix d'un produit ne les convainc plus. Alors c'est la pénurie provoquée et surdimensionnée, qui fera croire aux gens que la production exposée à la vente n'arrive plus à satisfaire la demande. Enfin, la question qui se pose est de savoir comment se fait-il que la wilaya de Tébessa se targue d'être une région à vocation agricole, au moment où elle ne couvre qu'une infime partie de ses besoins en produits frais, tels les légumes et fruits de saison. Beaucoup de ces terres agricoles sont peu ou pas exploitées, faute de moyens ou de compétences humaines et techniques. Quelques expériences, encore rudimentaires, pour valoriser les parcelles pour des activités autre que céréalières. Les petits exploitants agricoles sont souvent livrés à eux-mêmes, les circuits de commerce étant toujours dominés par le monopole non déclaré de quelques-uns, ceux qui ont la main longue pour pouvoir ramener les marchandises de loin et les écouler à leur guise. Le petit fellah d'Elma Labiod, d'El Ogla, de Bekkaria ou de Marmouthia peut attendre. Alors messieurs, dames, profitez de l'aubaine, peut-être que l'embellie ne durera pas longtemps ! Pendant ce temps-là, nos amis font le plein de légumes et les commerçants haranguent les passants, la concurrence fait le reste.
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Posté Le : 21/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Chabana
Source : www.lequotidien-oran.com