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Tébessa: Les agriculteurs attendent plus de pluie



Le froid s'installe dans la durée annonçant un hiver rigoureux. Mais grande est l'inquiétude des agriculteurs d'une pluviométrie très en dessous des attentes, rappelant des mauvais souvenirs de la précédente année agricole, marquée par une sécheresse laissant des traces parmi les fellahs qui apparemment ne voudraient en aucun cas revivre le même scenario.La terre a besoin de pluie, alors on lève les mains au ciel, le priant d'être plus clément ! De Chéria à El Aouinet plus au nord, en passant par Bir Mokkadem, Grigueur ou encore Thlygene, Bir El Dheb, les agriculteurs demeurent suspendus à des nuages bas, espérant qu'il pleuve, l'oreille tendue aux autres wilayas limitrophes où, parait-il, les averses ont copieusement arrosé les terres, même la neige a fait son apparition sur les hauteurs. Car ici à Tébessa les activités agricoles et autre élevage constituent l'essentiel de la vie rurale. En dépit de toutes les contraintes climatiques, les gens d'El Ogla, Bir El Ater, Elma Labiod ne jurent que par les parcelles de terre exploitées familialement, les maraîchers, les arboriculteurs et céréaliculteurs investissent dans la terre, des pratiques agraires ancestrales, encore soumises à des outils traditionnels, en croyant que les lopins de terres agricoles ou le troupeau d'ovins ou de caprins, même s'ils n'enrichissent pas feront nourrir les familles. Des activités agricoles de plus en plus coûteuses, peu rentables, à cause des nombreuses charges. A commencer par les semences qu'on va chercher sur le marché noir aux prix élevés, il faut compter 4.000 dinars voire plus pour acquérir un quintal de blé ou d'orge. Quant aux éleveurs, ils vous parleront des prix exorbitants des fourrages, un quintal de son vaut plus de 4.500 dinars. Alors quand l'horizon et les quelques gouttes commencent à tomber, on se rend compte que le salut pour beaucoup vient du ciel. La terre renaitra de ses cendres, la vie reprend le dessus. En ce moment-là, on recommence à espérer et l'année sera bonne. Depuis la nuit des temps, les gens de la campagne vivent dans ce cycle régénérateur, la plante se nourrit de l'eau de pluie pour se reproduire, l'homme recueillera ses fruits. Les mythes nourrissent les fantasmes pour que la vie se maintienne. Chez ces gens-là, l'existence n'a de sens que lorsqu'elle devienne palpable, la sueur humecte la terre, en observant les premières lueurs d'un matin étincelant, du côté de la plaine de Darmoun, fief de la race ovine Ouled Djellal. Et l'on continue d'espérer que le ciel déverse sa charge sur les champs céréaliers de El Ogla Malha, Mazraâ et Bejen. Pendant ce temps-là, le froid glacial sévit toujours et pour le combattre, il n'y a pas mieux qu'un bol de pois chiche bien assaisonné à l'huile d'olive « ferkani », chez Baba Youcef, juste sous le pont de Bab Zouatine, là où on hume encore les senteurs des épices, chargées de la nostalgie de la belle époque.


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