Algérie

Tébessa - Légumes, fruits, viandes, huile... : la flambée des prix s'installe



Il y a moins de légumes frais exposés sur les étals, puisqu'au même moment, les consommateurs se font rares, peut-être quelque peu discrets. Ceci a sûrement une explication, les prix affichés semblent se maintenir en dépit des promesses, les chefs de famille totalement extenués. Du côté du marché couvert du centre-ville, ou près des nombreux étals de fortune improvisés au bord des chaussées, certains vaquent en balayant des yeux les prix, espérant un fléchissement. « Tu vois, prenons le cas de la pomme de terre, qui n'a pas descendu de son piédestal, avec 100 dinars le kg, faudra-t-il combien d'argent pour pouvoir nourrir une fratrie de six enfants, sachant au passage que ce tubercule constitue encore et toujours l'aliment de base de la famille, qu'on le veuille ou non », m'interpréta un homme d'un certain âge, le visage tiré et d'ajouter : « Ça fait une demi-heure que je me trimbale sans arriver à me décider, ce que je dois acheter en priorité, tous les légumes sont chers, les carottes, tomates, courgettes, salades vertes ou chou-fleur et poivron ». Au marché de Bab Zouatine, cerné par les ordures et traversé par un troupeau de chèvres, l'atmosphère est plutôt morose, là aussi, point d'accalmie, les gens déambulent avec l'idée de remplir leur couffin, sans trop d'illusion, il paraît que les commerçants s'en lassent eux aussi, quand on doit aller s'approvisionner ailleurs, une histoire d'offre et de demande d'un marché local presque dépendant des autres wilayas et pourtant on raconte sur tous les toits que la production de la pomme de terre est suffisante pour répondre à la demande locale, peut-être à un prix raisonnable. La cherté de la vie a ainsi rendu les citoyens suspicieux, plus faciles à irriter en leur parlant de tout ce qui se raconte, l'officiel et l'officieux. « Après l'augmentation du prix du bidon de cinq litres d'huile de table désormais vendu à 650 dinars, on vient de m'informer sur une autre augmentation, celle du prix de la farine », me dira un pâtissier. Comme quoi, il est de plus en plus difficile de prévoir ses dépenses, le budget familial subit des soubresauts répétitifs, sans savoir en quoi s'en tenir, alors on fait dans l'acrobatie, des petits calculs d'épicier, comptant ses sous, l'?il et l'oreille fixés sur ce que sera demain !!


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