Tébessa: Le volet culturel à reconsidérer

Le musée Theveste a rouvert ses portes aux visiteurs (!!) mettant en exposition quelque 1.000 pièces. Un non-événement pour le commun des Tébessis. Et pourtant cela s'est déroulé durant la célébration du mois du patrimoine (18 avril - 18 mai), là encore pas d'écho pour en savoir plus sur la date, son symbole et ses objectifs.Pourtant il est dit que la réouverture s'est faite sous le mot d'ordre «Valorisation économique du patrimoine culturel». Oui c'est beau d'entendre ce slogan, faudra-t-il encore le traduire dans des faits, des idées et des programmes intégrés. Que faisons-nous pour que le patrimoine historique et archéologique (monuments et sites) soit revalorisé, sauvegardé et remis à l'Histoire ' D'un ancien lieu de culte (église), l'établissement est paraît-il aujourd'hui ouvert devant le public. Son alter ego le musée dit du « Temple de Minerve » est lui aussi transformé, datant du IIIème siècle de notre ère, habitation à l'époque ottomane et puis prison et encore église durant la colonisation française. Un musée est défini comme étant «un lieu dans lequel sont collectés, conservés et exposés des objets, dans le souci de l'enseignement et de la culture. Un musée est une institution permanente, sans but lucratif, ouverte au public». Le musée c'est telle une bibliothèque, un théâtre, un conservatoire de musique, il est destiné à promouvoir une culture, une vision, un modèle de société. On dit que dans les sociétés évoluées, le premier endroit visité par un étranger, c'est justement le musée. Chez nous, il est considéré toujours comme un vestige du passé, de peu d'importance, croupissant sous des tonnes d'ignorance, d'amalgames entretenus. Il est plus facile de remplir une quinzaine commerciale que de drainer quelques visiteurs vers un musée. Avions-nous pensé un jour à créer de toutes ces richesses archéologiques d'une grande valeur architecturale, des potentialités touristiques, y compris les musées eux-mêmes ' On a entendu louer le concept de tourisme culturel ou encore religieux. Nos voisins tunisiens ont su valoriser ces segments de la vie culturelle, avec parfois des moyens réduits, mais un savoir-faire prouvé. De même en Egypte où les musées nationaux sont devenus une destination internationale. L'expérience humaine a démontré que la construction d'un socle culturel se fait en se dirigeant, en premier, vers les jeunes générations, leur inculquer les rudiments du respect des composantes matérielles et immatérielles de leur Histoire, rendre accessibles les édifices de l'immobilier historique, élaborer une monographie des sites archéologiques au profit des chercheurs universitaires. En un mot, reconsidérer le volet culturel dans ses multiples facettes, dans l'optique d'un militantisme bien ancré dans les valeurs universelles.