Algérie

Tébessa: Le musée public, une rétrospective braquée sur le passé de la région



Créé en 2009, le musée public national archéologique à Tébessa, se veut une large lucarne, une rétrospective braquée sur le passé, plusieurs fois millénaire, d'une région , lieu de passage de différentes civilisations où chacune d'entre elles a légué des vestiges, relatant , l'organisation sociale des peuples, leurs modes de vie, leurs institutions politiques et leurs croyances religieuses. De l'époque de la Préhistoire, jusqu'à l'ère contemporaine. De l'aube de l'histoire et la découverte des métaux (cuivre, bronze), le façonnage d'outils pédonculés confection d'outils sur éclat, fragments de roche et leur utilisation. Les pratiques et rites funéraires témoins des convictions et superstitions des peuplades qui ont habité ces terres, les tombeaux à Gastel, Djebel Mestiri, Ras Laâyoun. Puis vint la période phénicienne et numédienne, où après la fondation de Carthage, suivie par leur extension sur toutes les côtes de l'Afrique du Nord. Les Phéniciens pénétrèrent à l'intérieur du pays, pour créer un centre commercial et militaire stratégique à Tébessa et se mélangèrent aux populations autochtones. Les Romains s'établirent dans la région de Tébessa, après la chute de Carthage et la Numidie. Une époque florissante, selon les récits de voyageurs et historiens, avec l'introduction de variétés agricoles, céréales, vignes et oliviers. L'édification de bâtisses et thermes, amphithéâtres et exploitation des eaux souterraines, avec la construction d'aqueducs. La cité atteignit alors les 50 mille habitants. Concernant le volet religieux, il fut érigé le temple de Minerve dédié à la déesse, de la mythologie romaine, ainsi qu'un autre lieu de culte Basilique. Cette période de la présence romaine, fut aussi riche, en créations architecturales, frappe de pièces de monnaie, sculptures de colonnes. Cet héritage grandiose existe de nos jours, à travers certains monuments et sites que recèle l'ancien Thevest. Le royaume barbare des Vandales créé, en 435, et qui fut derrière l'effondrement de l'empire romain, au Vème siècle de notre ère. Tébessa n'échappa pas à la destruction et au pillage, les populations locales subirent les atrocités de l'envahisseur, ce qui engendra des soulèvements pour chasser les hordes vandales de la ville. Les Byzantins arrivèrent en Afrique du Nord, du temps du règne de l'empereur Justinien (482-565). Les soldats byzantins et à leur tête Bélisaire occupèrent Tébessa en 533, puis Solomon, en érigeant des remparts pour la protection de la cité, dont une muraille munie de 14 tours de surveillance. Plusieurs batailles opposèrent alors les autochtones berbères et les troupes byzantines, dont un affrontement décisif où Solomon fut tué.Les campagnes de conquêtes menées par les musulmans se succédèrent pour conquérir Tébessa, sauf que les autochtones dressèrent une farouche résistance, croyant à de nouvelles invasions, à sa tête Koceila (640-686) , puis la reine guerrière Dihya Kahina, qui fut vaincue et tuée près de Bir El Ater.
Aujourd'hui, le musée public national s'ouvre quelque peu sur son environnement, avec entre autres l'organisation de visites guidées, au profit des élèves des établissements éducatifs. Sa directrice Mme Mokrani en connaisseuse des domaines du patrimoine matériel et immatériel, veut insuffler une nouvelle dynamique à la structure qu'elle dirige, en ciblant les jeunes générations, afin de leur inculquer les rudiments des connaissances de l'Histoire, prise dans sa globalité, avec peut-être, plus d'impacts sur les aspects culturels et touristiques de la région. Enfin, le projet de l'ouverture d'une annexe du Centre national de Recherche préhistorique, anthropologique et historique(CNRPAH), prévue à l'Université de Tébessa, ne fera que renforcer la recherche et la prospection scientifiques, un apport supplémentaire pour les chercheurs universitaires versés dans le dossier de la revalorisation du patrimoine, comme bien commun de la collectivité nationale, dans ses diverses composantes.


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