Tébessa: Le marché du travail au gré des aléas

La précarité de l'emploi est une évidence, une alternative douloureuse, nul ne peut nier les difficultés des gens à se procurer un poste de travail, dans une conjoncture socio-économique caractérisée par la morosité et les incertitudes. Il est peu probable que la situation change vite, quand on sait que tous les facteurs responsables de tel état des faits sont toujours présents. Le non-emploi causé par les rares perspectives d'investissement, source indéniable pour la création d'opportunités de travail. Tébessa donne cette impression d'une wilaya où il est encore difficile de s'aventurer dans n'importe quel projet d'investissement. Les quelques cas de placement d'argent sont peu rentables, en matière de recrutement de main-d'?uvre. Les opérateurs économiques locaux ont peur de la réaction négative des marchés locaux. Une hésitation justifiée par le climat des affaires très peu favorable à engager et financer des projets, au risque qu'ils n'aboutissent pas. Certaines régions à vocation rurale sont, donc, totalement hors circuit, dès qu'on parle d'investir et ce, pour des raisons évidentes, le déficit en dotation d'infrastructures de base en premier. Résultat, les rares initiatives lancées se concentrent souvent au seul chef-lieu et encore, dans des créneaux traditionnels, petites unités industrielles de transformation, de l'agroalimentaire et matériaux de construction ou encore des petits projets de services, transport, restauration, hôtellerie ou montage d'appareils électroménagers. Les zones d'activités sont, également très peu exploitées. Il faut dire aussi que les programmes de création de micro-entreprises, au profit de jeunes porteurs de projets restent en-deçà des attentes escomptées justement à travers la création de postes de travail et de là la réduction du chômage, une plaie dans le tissu social. Au contraire, la précarité sociale a, à son tour, généré d'autres maux sociaux d'instabilité et d'insécurité, qui se ressentent parmi des pans entiers de la population. Certaines personnes rencontrées se disent désorientées ou entièrement abandonnées à leur triste sort, dès qu'il s'agit de la prise en charge de leurs doléances. La création de l'emploi n'est pas une faveur, même pour les sujets nantis des compétences requises. Le marché du travail vit au gré des aléas de la demande et d'autres voies de recrutement, dénoncées par la vox populi car elles sont extra légales pour beaucoup d'exclus, qui se retrouvent souvent éjectés du circuit sans y être vraiment ! Les secteurs gros pourvoyeurs d'opportunités d'emploi, à l'instar de BTP accusent le coup, dans le marasme économique fragilisé par les circonstances actuelles. Au moment où les activités agricoles demeurent moins attractives, les performances obtenues dans l'Agriculture, tous segments confondus, n'encouragent pas les investisseurs. Au demeurant, un tableau quelque peu rendu flou, en dépit des mesures d'accompagnement et incitatives initiées par les autorités de la wilaya, facilitations des démarches administratives, octroi du foncier industriel et agricole. C'est une question de changement de mentalité qu'il faudra modifier dira quelqu'un. En attendant le jeune revendeur de légumes Ahmed fait dans le bricolage et la débrouillardise, histoire de ne pas s'enliser dans l'ennui et l'oisiveté, il continue de gérer son étal, avec l'idée peut-être de se convaincre que le monde appartient à ceux qui refusent de se croiser les bras.. A bon entendeur salut !