Algérie

Tébessa - La wilaya perd sa vocation agropastorale



Tébessa - La wilaya perd sa vocation agropastorale


Avec une population estimée à près de 900.000 âmes, la wilaya de Tébessa s’étendant sur une superficie de 14.277 km2 soit 1.422.700 ha, renferme 312.175 hectares de terres agricoles fertiles. Plus de 50% de ces terres sont restées inexploitées durant des décennies et maintenues en jachère, et par la suite, elles ont subi un pillage alarmant.

Elles ont été envahies par le béton pour réaliser différents projets de développement, à l’exemple de l’université de la wilaya et de la nouvelle gare routière, construites sur des terres inondables.

L’autre problématique est celle des ressources hydriques d’une région qui renferme d’importantes nappes phréatiques, délaissées et loin d’être rationnellement exploitées dont le fameux barrage de Safsaf El Ouesra, un fiasco total. D’une capacité nominale de 20 millions de m3, sa rentabilité actuelle se limite au 1/10e. La plaine d’Aïn Fodda, située à 30 km de chef-lieu qui renferme des nappes d’eau inestimables, demeure en jachère et complètement engloutie.

En 1944, lors de la guerre mondiale, cette localité était un aérodrome militaire, un général major américain présent sur les lieux avait déclaré que tenant compte de la richesse de la région en ressources hydriques, il est en mesure de la transformer en Californie, en construisant des barrages à la hauteur de Gouraye, et du col de Gaâgaâ, à 20 et 30 km du chef-lieu.

Autant dire pour la localité de Gastel, un décor paradisiaque en déperdition. Tébessa jouit d’énormes potentialités dans le domaine agricole pour assurer une auto suffisance agroalimentaire et projeter la commercialisation sur les wilayas limitrophes.

Même constat pour la cimenterie d’El Ma Labiod, implantée au milieu de terres végétales, un sol très fertile ayant toujours donné de grands rendements en blé, orge, et diverses cultures maraîchères, actuellement envahies par le béton qui a eu un impact négatif sur les cultures par le fait de la pollution, nonobstant les retombées sanitaires sur la santé des riverains (pneumonie, asthme et autres maladies respiratoires).

Ainsi, en l’absence d’études et de planification rigoureuses et rationnelles, c’est le béton qui a spolié plus de 150.000 ha de terres agricoles fertiles.



Photo: La cimenterie d’El Ma Labiod a été implantée au milieu de terres arables

Lakehal Samir


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