Algérie

Tébessa: La marché informel résiste


Toutes les mesures prises par les pouvoirs publics afin d'éradiquer quelque peu le phénomène récurrent des activités commerciales dites du marché informel auront finalement été vaines. Les revendeurs à la sauvette persistent et signent «que celui qui a l'intention de me faire déloger, qu'il m'offre en contrepartie une autre solution durable !! » «J'ai à ma charge une famille de cinq personnes. Je suis obligé de les nourrir et les habiller», nous apostrophe un jeune de 30 ans, résident dans l'un de ces nombreux quartiers périphériques du chef-lieu de la wilaya, Mizab pour ne pas le nommer, un endroit perché au pied d'un massif montagneux où il est difficile de vivre, une cité oubliée dans sa misère, où l'insalubrité rime avec odeurs pestilentielles du oued éponyme.Il est 7h 30, par une journée brumeuse d'un mois de décembre, les premiers revendeurs commencent déjà à occuper les espaces, en installant leurs étals tout au long des trottoirs, à proximité de la crèche d'enfants, au centre-ville. La scène est identique dans d'autres ruelles de l'ancienne ville, près de la muraille byzantine. Chaque jour des tonnes de marchandises, souvent d'importation, sont déversées sur la voie publique, des articles vestimentaires, des cosmétiques, des denrées alimentaires, des confiseries ou tout simplement des babioles et jouets d'enfants sont mis à la vente, tant que les clients ne manquent pas parmi les passants et badauds. «C'est dans ces conditions amères de froid et de peur d'être interpellé par les forces de l'ordre qu'on est obligés de gagner son pain», nous déclare un jeune à peine sorti de l'adolescence, en train d'arranger un étal de vêtements d'enfants, exposés à même le sol, à ces côtés son voisin, le corps frêle, écoutant notre conversation, et trouve l'occasion pour intervenir à son tour afin de soutenir l'avis de l'autre. «Je suis diplômé d'un centre de formation professionnelle et comme j'arrivais pas à dénicher un emploi, faute de mieux la vente de la camelote me sert à couvrir une partie des dépenses journalières ; un palliatif provisoire, en attendant des jours meilleurs». Des mots dits sur un ton d'amertume. On est samedi, jour de repos hebdomadaire, la foule s'intensifie et le trafic automobile devient démentiel. Près du marché de légumes et fruits, les autobus déversent des centaines de gens en provenance des autres localités de la wilaya, même nos voisins Tunisiens sont devenus des habitués des lieux, on les rencontre partout, faisant leurs emplettes, baisse de dinar national encourageant, avec un dinar tunisien égal à lui-même, donc nos frères de l'Est mettent le paquet, en acquérant le plein de marchandises, qui seront écoulées de l'autre côté des frontières. A vrai dire, ce marché, autant il est décrié de par sa concurrence déloyale par certains, autant il fait l'affaire de milliers de consommateurs, au vu de la disponibilité des produits à des prix accessibles pour beaucoup de gens, dont le pouvoir d'achat s'est vu éroder. Nos jeunes revendeurs continuent à haranguer les passants, en vantant leurs marchandises, dans un climat de morosité sociale, bien tenace.
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